Le samedi suivant, dans la soirée, Hélène entendit un tel remue-ménage, qu’elle se décida à aller voir. – Qu’est-ce donc ? demanda-t-elle, vous vous battez avec les meubles ? – Je lave, Madame, répondit Rosalie, ébouriffée et suante, accroupie par terre, en train de frotter le carreau de toute la force de ses petits bras. C’était fini, elle épongeait. Jamais elle n’avait fait sa cuisine aussi belle. Une mariée aurait pu y coucher, tout y était blanc comme pour une noce. La table et le buffet semblaient rabotés à neuf, tant elle y avait usé ses doigts. Et il fallait voir le bel ordre, les casseroles et les pots par rangs de grandeur, chaque chose à son clou, jusqu’à la poêle et au gril qui reluisaient, sans une tache de fumée. Hélène resta là un instant, silencieuse ; puis, elle sourit e