Chapitre Deux [Partie 2]

1909 Words
- Miss Carioza je présume ? Je suis monsieur Vismell, le gardien des lieux. Je vous prie de bien vouloir me suivre, je vais vous présenter à votre chambre.  L'hôtel Higgiss dans lequel j'allais passer la semaine possédait un charme certain. Il y régnait une étrange atmosphère d'ancien mélangé à du moderne qui tranchait de partout.. Si l'endroit avait été plus petit, il m'aurait parfaitement correspondu ! Seulement rien que le hall semblait trop grand et impersonnel a contrario des couloirs boisés pleins de vieux portrait de paysage et d'homme qui semblait important. Je pourrais m'y faire !  - Je vous attendais ! Vous avez eu de la chance, j'eus peur de vous voir arriver pendant le couvre-feu !  J'avais très bien compris que mon retard m'était clairement réprimandé, même si c'était fait avec tact. J'avais bien remarqué que la réception et le hall étaient vides de monde et que la grande horloge au centre de la pièce indiquait que les vingt-deux heures approchaient à grands pas. Je compris presque instantanément aussi que j'avais faim et que je ne pourrais pas sortir pour aller manger. Le pays sortant à peine d'un très long temps de guerre, un couvre-feu était toujours actif et ils semblaient assez difficiles d'y échapper, sans doute que les habitudes avaient la vie dure et que toutes ces années de guerre laissaient encore des traces d'instabilité inquiétante. Vingt-trois heures et tout le monde était chez soi sans opposer le moindre souci, aussi bien que les restaurants fermés assez tôt. Je mourrais de faim... - Le pass que je vais vous fournir n'est pas à perdre ou il vous sera facturé, il vous permet d'entrer dans l'hôtel par la porte de derrière. Faites bien attention je vous pris, la porte en question est capricieuse et il vous faudra veiller à ce qu'elle soit bien claquée pour se verrouiller. Si vous n'entendez pas le clic, il faudra alors recommencer.  Le vieil homme à moitié dégarnis continuait de me déblatérer des consignes à n'en plus finir pendant que nous traversions de longues couleurs qui semblaient venir d'une autre époque, tranchant réellement trop durement avec le hall. Cependant je n'écoutais que distraitement, l'estomac hurlant à la mort pendant que je faisais un rapide rappel de ce que mon sac pouvait contenir de comestible. J'en étais à me demander si justement mon sac en cuir pouvait se montrer un peu appétissant quand nous arrivions devant une jolie porte en bois vernis. Il s'arrêta soudainement et je remerciais des réflexes inconnus d'avoir pris le relais histoire de ne pas lui rentrer dedans. Un impact et cet homme seraient capables de disparaitre dans un nuage de poussière ! Il ouvrit mon échappatoire, continuant de parler et j'osais jeter un coup d'oeil avant de m'apercevoir qu'il faisait trop sombre pour que je puisse percevoir quelque chose.  - Voici, j'espère que vous avez bien compris.  Je me contentais donc simplement de sourire, n'était pas réellement certaine de pouvait garder mon sérieux face aux vieux messieurs. Je pris simplement la carte de ses mains, tentant de ne pas faire tomber la lanière de ma guitare et de mon sac à main. Mais l'inévitable portant mon nom, ma housse de guitare glissa au sol dans un sec bruit sourd résonnant quelque peu sur le bois pourtant recouvert d'un long tapis écarlate. - Oh et, si je puis me permettre, cet hôtel aime le silence.  Je me demandais vaguement ce qu'il voulait entendre par là. Il était évident que je n'avais pas fait exprès ! Mais je finis soudainement par comprendre que ce n'était pas le fait d'être tombé mes affaires qui l'inquiétait, mais plutôt le contenu de ma housse. Je pris donc note d'aller jouer ailleurs si jamais l'envie me prenait histoire d'éviter au maximum les longs sermons de l'homme.  Je ramassais vite mon fardeau et tâtonnais sur le côté histoire de faire un peu de lumière, ne souhaitant plus qu'abréger cette rencontre. Mes parents m'avaient inculqué la politesse comme une religion, pourtant je n'hésitais pas à affirmer faire attention à tout et à fermer la porte au nez de l'homme sur une bonne nuit presque agressif. J'étais fatiguée et j'avais vraiment trop faim... Je me retournais histoire de prendre connaissance des lieux, et fut alors agréablement surprise de trouver une chambre assez spacieuse, bien qu'un peu trop encombrée de bibelot. Elle semblait sombre, évidemment le soir jouait un rôle important dans la sensation, mais le style drapé de la pièce faisait aussi son petit effet. Ce n'était pas pour me déplaire en réalité, l'ensemble donnait un ressentit véritable.  Je laissais ma valise à l'entrée et mon regard se posa avec un délice certain sur le petit guéridon, un plateau contenait de petits sandwichs. J'eus soudainement un élan d'amour pour le maitre d'hôtel et me précipitais dessus, engouffrant la première bouchée comme une bénédiction. Je l'avais vraiment mal jugé, cet homme était un ange !  Je m'assis sur la chaise, prenant en main la télécommande pour allumer la télé. L'image mit du temps à arriver, l'engin devait être assez vieux et j'en étais au point de remercier SInora que l'image fut en couleurs. C'était apparemment un reportage sur le pays, annonçant alors en grande pompe la célébration très prochaine de l'armistice. Deux ans seulement depuis la fin de la guerre, cela semblait presque difficile à croire. Mais je me fichais un peu du programme, entendre simplement quelqu'un parler en fond amoindrissait l'effet de solitude. Je mordis dans mon troisième sandwich quand je m'en mordis la langue. Un homme apparu à l'écran, le visage fermé, mais noble, saluant une foule devant lui. Je le fixais ahuri tant je semblais attirée par tout ce qu'il était. Chaque fibre de mon corps répondait en frissonnant à cette image. J'étais hébétée et totalement perdue. L'homme finit alors par sortir du cadre accompagné de sa femme, mais ce détail ne m'apparut pas clairement de suite. Ou bien je m'en fichais éperdument, mais je n'arrivais certainement pas à oublier le reflet du soleil dans ses cheveux roux. Mais encore plus troublant encore, son regard avait un instant semblait croisé l'objectif de la caméra qui le toisait en gros plan et je me fondis parfaitement dans les péridots de ses yeux. Il avait aussi une longue cicatrice en trois parties qui cisaillé son visage et lui donnait un air sauvage. Commençant doucement par la racine de ses cheveux pour s'affaiblir prés de sa paupière gauche, revenant d'un trait vif sur le haut de sa pommette disparaissant de nouveau dans sa barbe auburn, coupant alors sournoisement ses lèvres fermées. Cet homme aurait pu me dévorer à travers l'écran s’il l'avait souhaité !  Médusée, je fixais l'écran, pensant presque qu'il pourrait surgir du moniteur à tout moment. À vrais dire c'était surtout mon désir en cet instant. Sonora, qu'il arrive... Mais alors si soudainement que ce bref instant avait commencé, l'image de l'homme s'effaça, officient alors sur un paysage du capital que j'ignorais royalement. Et Royal était le mot, car je fantasmais sur le roi du pays en personne !  Je soupirais en frottant mes yeux fatigués, souhaitant juste reprendre contenance. La fatigue me faisait délirer et il fallait que j'arrête ce cinéma tout de suite ! Il me fallait une douche...Froide en l'occurrence tant le visage de l'homme restait planté en moi comme si j'étais à présent marquée au fer rouge. Je me levai soudainement, ne prenant pas la peine de préparer mes vêtements de nuit, je voulais juste fuir et la pièce témoin de mon moment de faiblesse. Une minute plus tard, mes vêtements trainaient vulgairement au sol et l'eau chaude coulait sur mon visage.  La journée avait été longue et j'avais besoin de repos, me sermonnai je encore et encore avec autant de conviction que possible, mais rien n'y faisait. J'avais chaud et son regard brulant m'envoutait. Je passais une main sur ma joue, la sentant fraiche tant mes joues étaient en feu, ainsi que l'eau qui devait sans doute m'ébouillanter le corps. Une pluie de frissons recouvra mes bras et je ne pouvais m'empêcher de me tortiller sur place, mes cuisses se serrant l'une contre l'autre. Mes dents triturant mes lèvres, souriant à moitié imaginant cet homme soudainement devant moi. Il était si net et comblait tous mes fantasmes du moment que mes doigts trouvèrent d'eux-mêmes le chemin jusqu'à mon c******s, l'alléchant d'abord d'un geste inconvenu. Je m'étais masturbait a de nombreuse reprise, mais, et je n'avais jamais eu de support visuel imaginaire pour arriver a mes fins, mais en cet instant, je voyais presque l'homme roux me reluquer d'un air carnivore pendant que je me donnais en spectacle devant lui. Cette simple idée suffisait à animer en moi un désir de lave qui aurait mis au chômage mes doigts qui pourtant s'adonnaient ardemment à la tache. Je nous imaginais parfaitement bien comme ci tout cela était bien réel, lui m'observant avec cette ombre de désir tandis que je me faisais bien peu pudique face a lui. C'était l'extase ! Je ne me serais pas cru si observatrice, mais rien 'n’était oublié dans le visage balafré, jusqu'à la nuance si particulière qui brulait dans son regard. C'était du moins ainsi que je rêvais de le voir m'épier. Lorsque je l'imaginais faisant un pas vers moi comme pour entrer en scène, je sentis mes jambes flageolaient sous moi, et mon dos claqua contre la paroi froide de la douche. Ma chimère disparut trop vite sous mes yeux, mais la jouissance qui m'avait frappé était bien trop écrasante pour que je puisse la retenir. Je n'avais littéralement plus de force ! IL me fallut réellement quelques minutes pour retrouver l'usage de mes membres inférieurs et me relever. Je terminais ma douche l'esprit préoccupé, n'arrivant pas a définir ce qui m'obsédait chez lui. Mais je finis bien vite par reprendre raison, après tout qu'y avait-il de mal dans mon cas ? Je pouvais me toucher autant de fois en pensant a lui, après tout ce n'était pas ci il allait en avoir connaissance.  Je me trouvais un peu stupide de faire tant de cas de cette étrange histoire et je remettais aisément encore une fois la fatigue à l'ouvrage comme horrible coupable de ma faiblesse. Je me séchais alors l'esprit plus libre et retournait dans ma chambre sans prendre la peine de sortir un pyjama.  J'étais sans doute un paradoxe vivant, parfois ne supportant pas de dormir nue, d'autres fois le contraire et ce soir, je voulais juste ne pas me lever pour récupérer mes vêtements. Ce serait donc nu cette nuit ! Le fait de dormir dans un endroit inconnu me semblait pourtant une bonne raison de combattre ma fainéantise, mais pas assez pour me conjurer de le faire. À la place je décidais de sortir mon téléphone pour appeler ma mère. J'étais persuadé qu'elle était la seule en ce moment à pouvoir me faire penser à autre chose et me redonner courage.  Heureusement pour moi elle décrocha dès la première sonnerie et joua son rôle à la perfection. Impossible de repenser à mon beau roi avec ma mère au téléphone hurlante qu'elle attendait mon appel depuis une éternité. Je ne me souvenais plus réellement si j'avais déjà raccroché lorsque le sommeil m'avait condamné ou si elle avait compris que je m'étais endormie avant couper la conversation elle-même, mais ce ne fut que le lendemain que j'immergeai et avec cette nouvelle journée, mon bon roux s'était totalement éclipsé.
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