XII Au nom du roi Suivons encore ces deux marauds. Ce sont eux qui vont nous ramener à l’hôtel de Crespy. Auprès d’une fenêtre donnant sur la cour, Marthe brodait à côté de la tante Sidonie. Toutes deux gardaient le silence, mais leur imagination allait bon train. La tante Sidonie était morose, ramassée sur elle-même, l’œil incertain. Avec ce grain de malice qui n’abandonne jamais les jeunes filles, Marthe lui dit tout à coup : – Vous savez, ma tante, j’ai retrouvé ma sonate. – Quelle sonate, mon enfant ? – Celle que vous vouliez me faire jouer devant M. Legentil. La tante eut un pli sur le front et une moue à la lèvre. – À propos, vous ne me parlez plus de M. Legentil ? reprit Marthe. – Ah ! c’est vrai… Tu ne sais pas… on ne t’a pas dit… ce Legentil était un drôle. – J’ai en