Elle vint enfin, cette nuit si ardemment souhaitée. Minuit sonna. Ah ! que je fus alors troublée ! Je ne traversai le corridor qu’en tremblant, et quoique tout le monde fût endormi, je croyais les yeux de tout le monde ouverts sur moi. Je n’avais, pour me conduire, d’autre lumière que celle de mon amour. Ah ! disais-je en marchant à tâtons dans l’obscurité, si Martin m’avait manqué de parole, j’en mourrais de douleur ! Il était au rendez-vous, aussi amoureux, aussi impatient que j’avais été ponctuelle. J’étais vêtue fort légèrement ; il faisait chaud, et je m’étais aperçue la veille que les jupes, les corps, les mouchoirs de gorge, tout cela était trop embarrassant. Sitôt que je sentis la porte ouverte, un tressaillement de joie me coupa la parole. Je ne la recouvrai que pour appeler mon c