Sans doute m’avait-elle pris pour un vagabond en veine de fanfaronnade ou, peut-être, pour un brigand, de ceux que les villageois cachent aux gardes qu’ils récompensent parfois, par précaution ou rétribution, de quelques deniers. « Je t’offre tes œufs », poursuivit-elle d’un ton sérieux, « et que Dieu te garde. » C’est ce qu’elle fit et sortit tout de suite du poulailler avec deux œufs tout frais que je gobai immédiatement avec un grand plaisir. Je lui lançai une petite monnaie qu’elle ne sut saisir et qui tomba sur l’aire de battage. "Puisque tu as de quoi payer, merci, et que le Seigneur soit avec toi", me dit-elle et me salua. Grâce à cette agréable rencontre et le ventre apaisé, je me sentis moins inquiet : oui, je devais faire justice et trouver le moyen de punir Rinaldi… s’il ava