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912 Words
Ça fait une semaine que je n'ai pas quitté ma maison. Mes yeux sont rouges et gonflés à force de pleurer. Je ressemble à un cadavre. Les filles sont venues me voir plusieurs fois et Maeva est restée dormir. Par tous les moyens elles ont essayé de me réconforter. Mais comment voulez-vous donner le sourire à quelqu'un qui vient de perdre ses parents? Accident de voiture m'a t-on dit... Je suis restée stoïque en l'apprenant.Je ne pouvais rien dire,rien faire. L'Alpha est parti et je me suis effondrée. J'ai hurlé sans pouvoir pleurer. Et après quand ma voix s'est tue j'ai senti les larmes couler sur mes joues. Nous sommes samedi et mes parents sont décédés lundi. Leur enterrement a eu lieu hier. J'étais comparable à un zombie avec mon teint pale comme une morte. Assise sur mon lit, je contemple le plafond comme si c'était la seule chose que je pouvais faire. Mes yeux se promènent lentement sur la peinture blanche. Des sanglots commencent à me secouer mais petit à petit je sens une nouvelle énergie déferler dans mon corps. Les portes commencent à claquer dans ma maison et un vent frais s'engouffre. Une force inconnue m'encourage à aller dans la chambre de mes parents. Je suis comme aimantée par une aura de bien être. Arrivée dans la chambre parentale,je fouille la pièce du regard et posent mes yeux sur une commode blanche. Je l'ouvre et en sors un journal. Quand je commence à feuilleter,un frisson m'envahit. C'était le journal de mes parents. Je me mets à lire la première page. Ce sont de simples résumés de journées. Y sont décrits des événements comme mon anniversaire,Noël,Pâques,ma rentrée au collège,... Alors que je vais refermer le journal,un papier glissé entre deux feuilles attire mon attention. Je le déplie et lis : Swan, Si tu lis ces lignes,c'est que nous ne sommes plus là. Nous ne sommes plus là pour te protéger et te chérir comme de bons parents. Excuse-nous de t'avoir laissée... Mais au lieu de t'enfermer dans une descente vers les enfers en laissant ton chagrin te dominer,relève toi. Fais ton deuil et relève toi pour nous. Pour que tu sois notre plus beau cadeau à ce monde. Une fille joyeuse,souriante,aimante,battante et respirant la joie de vivre. Nous ne sommes pas partis sans te laisser un souvenir de notre présence à tes côtés. Dans la commode,tu trouveras un pendentif. Porte le si tu le veux nous ne te forçons à rien mais sache que c'est notre manière de rester avec toi jusqu'à l'éternité... On t'aime même du ciel... Papa et Maman 15/12/2004 Ils l'ont écrit le jour de mes 5 ans... Cette lettre me fait chaud au cœur et je vais la ranger soigneusement dans ma chambre puis je retourne près de la commode et en sort une boîte à bijoux. Je l'ouvre et y voit une chaîne en argent à laquelle pend une demi lune. Pendant une demi-heure,je la contemple comme si c'était la plus belle merveille sur Terre car c'est ce qu'elle est pour moi. Je la porte à mon cou et l'attache. Elle est assez longue de sorte qu'avec mon T-shirt on ne voit pas la demi-lune seulement la chaîne. Tant mieux d'ailleurs,je préfère la garder pour moi... Même si elle n'efface pas la douleur de leur disparition,elle me donne une raison de me battre. Réfléchissons... On est samedi matin et dans deux jours je reprends les cours. Ça me laisse une journée et plus pour me préparer à reprendre ma vie. Je monte dans la salle de bains et me déshabille complètement. Le résultat n'est pas fameux... N'ayant pas mangé,on voit mes côtes et mes joues sont énormément creusées. Mes cheveux sont sales et difformes. Je fais couler l'eau de la baignoire et y verse des crèmes de bains au cassis,mon parfum préféré. Quand le bain est bien chaud,je m'y plonge entièrement. L'eau bouillante me fait un bien fou et détend tous mes muscles. Je savonne,masse et exfolie ma peau. Je m'attaque ensuite à mes cheveux. Ma longue tignasse ne ressemble à rien.Habituellement bien rebondies et à l'aspect artificiel,mes boucles ne sont plus qu'un tas de nœuds. Je démêle soigneusement chacune de mes mèches avant de les sécher. En sortant,je m'enveloppe dans un peignoir et attendant que mon masque sur le visage ait fini de reposer,j'enduis mon corps de crème. Enfin mon corps est à peu près remis de l'éprouvante semaine. Il ne manque plus que je remange un peu. Je vais dans la cuisine et prise d'un élan de renouveau me met activement à cuisiner. Dansant tout en mélangeant ma pâte à gâteau. Lorsque je finis de manger, il est déjà 21 heures. J'attrape mon téléphone pour envoyer un message à Maeva. de VOUS à MAEVA : Boutiques dmn? Il est temps que je reprenne mes habitudes sociales. Un peu de shopping ne pourra pas me faire de mal. J'adorais faire les boutiques avec ma mère ... À cette pensée,mon cœur se sert. Instinctivement,ma main vient tripoter le pendentif à mon cou. Encore instable sur le plan émotif, je décide finalement d'appeler Maeva pour qu'elle vienne dormir ce soir. Une heure plus tard,nous sommes dans mon lit et elle me raconte les potins du lycée. Quand je lui parle de la lettre et du cadeau de mes parents,je sens des larmes couler sur mon visage et Maeva me serre dans ses bras. Je m'endors bercée par ses câlins et pour une fois je me sens bien.
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