XII Bonnes fées, charmantes fées C’est un genre de fées qui, il y a trois ans à peine, était tout à fait inconnu et même impossible à prévoir, mais que la grande ruée barbare a fait soudainement éclore en Amérique. En l’an de grâce 1917, ce genre est devenu très commun dans tous nos territoires dévastés ; depuis longtemps je le savais, cependant je n’avais encore eu l’occasion de n’en approcher aucune, de ces bienfaisantes fées-là. Hier seulement j’ai tenté d’en voir, dans une petite ville fantôme où l’on m’avait dit qu’une quinzaine d’entre elles étaient venues se poser. Le décor où elles me sont apparues était effroyable, il va sans dire : une ville ignoblement saccagée, au milieu d’une région de vergers où tous les arbres à fruits avaient été sciés par les Barbares à un mètre du sol