Ma sœur était dans son coin, enfoncée dans son fauteuil à coussins, et Biddy cousait, assise près du feu. Joe était placé près de Biddy et moi près de Joe, dans le coin qui faisait face à ma sœur. Plus je regardais les charbons brûler, plus je devenais incapable de lever les yeux sur Joe. Plus le silence durait, plus je me sentais incapable de parler. Enfin je parvins à articuler : « Joe, as-tu dit à Biddy ?… – Non, mon petit Pip, répondit Joe sans cesser de regarder le feu et tenant ses genoux serrés comme s’il avait été prévenu qu’ils avaient l’intention de se séparer. J’ai voulu te laisser le plaisir de le lui dire toi-même, mon petit Pip. – J’aime mieux que cela vienne de toi, Joe. – Alors, dit Joe, mon petit Pip devient un richard, Biddy, que la bénédiction de Dieu l’accompagne !