Première partie : “Univers parallèles”-3

2359 Words
Sa bicyclette était restée à la gare des Carabiniers parce que le jour d'avant il s'était transféré au poste de la Milice avec une camionnette; Moretti s'était résigné à faire toute la route à pied jusqu'à chez lui, distante d'une dizaine de kilomètres de la caserne, que personne, du commandant au adjudant général, au centurion employé à la sécurité du service, à l'officiel de garde, s'était proposé pour un passage motorisé. Ils ne l’avaient même pas donné à manger, ni au diner de la soirée précédente, ni au petit déjeuner de ce matin, ensemble avec la troupe s'il n'y a pas autre, s'était dit Annibale, sinon avec groupe des sous officies ou peut être officiels. Avec l'estomac vide, il avait fait un arrêt au premier café qu'il avait rencontré, qui exhibait l'enseigne 'La Megasciada': qui était plutôt un trani12 qu’un café, mais doté d'une machine « napolitaine »13 pour les peu clients abstèmes et, la nuit, pour les tranatt trop bourrés, c’est à dire pour ces clients trop bourrés pour retourner à la maison chez leur femme sans avoir avalé, avant, un bon litre de vin. Exactement à 8 heures Moretti s'était assis pour ordonner un café et du pain. Il avait vu que dans le bar il y avait un appareil radiophonique et il avait demandé d'écouter le journal à la radio. Il s'était contenté et Annibale avait pu entendre, en écoutant citer anonymement, exactement comme le communiqué qu'il avait espéré : “…et le bolide céleste a été vu en premier par un agraire, fasciste ante Marcia, qui tout de suite a informé, avec la typique diligence du vrai fasciste ! Les Carabiniers, avec d'autres forces de l'ordre, l’ont récupéré et consigné à la science de ce qu’il restait de cet objet céleste” : La nouvelle de cette météorite a été diffusé toute la soirée jusqu'à l’EIAR14 et dans les éditions de fin après-midi des informations et, de ceux du matin et des premiers journaux radio. Annibale n'a pas été stupéfait d'entendre l’histoire du bolide, en effet dans la caserne Berta il a été invité répétitivement, par différents officiels, à étudier par cœur une phrase qui parlait du bolide, écrite et imprimé l'après-midi précédente, sur un feuillet, par le commandant Trevisan, mais précédemment imaginée et communiquée par téléphone à Bocchini. C'était une leçon pointilleuse afin de répéter en public et en famille: “il s'agit d'un bolide, c'est à dire d'un objet naturel tombé du ciel, mais il n'était pas rond mais d'une forme bizarre de pierre discoïdale, un peu comme celles qu'on lance sur l'eau pour les faire rebondir, mais en vraiment plus grande”. Le matin, enfin, le premier sénior Trevisan, pour l’occasion arrivé en avance de la maison, avaient interrogé l’agraire avec scrupule. En donnant comme preuve celle de connaitre la leçon par cœur. A la précise demande du commandement, qu’il lui a révolté peu avant de le congédier, qu’il aurait assuré que c’est comme ça qu’il aurait dit et non diversement, en ajoutant décidé pour une plus grande crédibilité: “Oui, bien sûr, on comprend bien que c’est un gros caillou plat tombé du ciel, c’est si évident, monsieur le premier sénior”. Dans son cœur pourtant l’homme, étant de fine intelligence même s’il n’avait pas complété la ce2, il ne l’a pas cru et il était resté convaincu– seulement mensonges– que cela était bel et bien un aéromobile, à la forme d’un étrange disque et secret, oui messieurs, et non un objet naturel tombé du ciel. Toujours en cette matinée du 14 juin 1933, dans le même moment où Moretti était en train de faire son premier petit déjeuner en écoutant le journal radio et en raisonnant pour soi-même, Mussolini, était de nouveau en train de réfléchir sur cet aéromobile inconnu : 'Prototype français, anglais ou germanique ?'. “L’Allemagne”, il s’était dit, “cela me semble peu possible, que cet hystérique à la moustache à la Charlot est au pouvoir depuis peu de mois, et avant, avec tous ces bordels qu’ils avaient là-dessus les allemands, ils ne pensaient surement pas à projeter de nouveaux vélivoles15 . Mais maintenant 'l sbàfi16 Adolf est en train de mettre de l’ordre vite fait”: Mussolini n’avait pas en sympathie son imitateur politique adorant qui, en parlant en public, s’abandonnait à des moments hystériques et, comme lui avaient référés les services secrets, il se perdait en privé, dans certains moments, dans les plus graves mélancolies, plein de peur pour le jugement du monde et plein de sens d’infériorité, chose absolument inconcevable, par contre, pour un présomptueux de nature comme le Duce qui était certain d’être admiré, surtout par les chefs et les ministres des autres nations, comme par exemple le chancelier de l’échiquier britannique Winston – Winnie – Churchill qui lui avait fait une rencontre à Rome en 1929 17 et qui le nommait le cigare – “grand fumeur de cigares Montecristo numéro 1”, que lui avaient reportés les efficaces services de l’OVRA –; mais être admiré par 'l sbàfi Adolf ne lui plaisait pas vraiment! Et pourtant c’était justement l’exemple de Mussolini à avoir donner l’impulsion à l’action de Adolf Hitler, 'l sbàfi pour le Duce, chef d’un mouvement analogue au fascisme, sortit sur les bases d’un minuscule Parti Allemand des Travailleurs devenu le Parti National socialiste qui avait exprimé tout ce qu’est de violemment aberrant qui couvait sur la défaite allemande, en premier lieu le traditionnel militarisme et le racisme, auquel le Führer aux moustaches à la Charlie Chaplin avait péché pour la construction de sa doctrine funeste qui l’avait porté au sommet de l’Allemagne le 31 janvier de cette même année 1933 dans lequel l’Italie aura capturé, en juin, le disque volant.. Le téléphone blanc du Duce avait sonné. Même si on était maintenant les 19 heures passées, Mussolini était encore dans son bureau présidentiel. C’était Bocchini : “Duce, Bonjour !” “Nouveautés ?” “Nous connaissons la possible nationalité des trois cadavres”. “Bravo ! Comment vous l’avez su ?” “Facilement, grâce aux écritures du service à l’intérieur du disque, toutes en anglais, et en avec en plus, dans la même langue, sur les étiquettes intérieures de la lingerie intime des trois morts. Malheureusement, sur les T-shirt et les slips il ne résulte pas d’adresses d’entreprises de la Grande Bretagne ou d’un autres pays anglophone, mais la première nation, vu son pouvoir et sa situation politique actuelle, semble la plus poss …” “...certainement ! La Grande Bretagne c’est très possible ! Ceux-là sont les maitres pour mettre le nez chez les autres ; et si c’est vrai que le cigare m’est de grande sympathie, c’est quand même un patriote anglais : Bien Bocchini, tu sais ce que tu dois faire avec les services de l’OVRA, alors que pour ces militaires je fais moi-même envoyer les dispositions”. “Toujours à vos ordres, Duce, mais j’ai d’autres choses à vous dire”. “Dis-les”. “Avant tout, il s’est révélé précisément votre idée qu’il ne s’agissait pas d’essayeurs mais d’espions : on l’a compris quand dans un compartiment intérieur du disque on a trouvé d’autres habits bourgeois, ceux d’une citadine, et pas, disons comme ça, de vacancière comme ceux portés par les morts, et surtout, on a découvert des devises fascistes. “Ah ! Ils voulaient atterrir, se déguiser et espionner, ces bourreaux ! Sur l’aéromobile il y a des bobines et des pellicules cinématographique déjà imprimés ? “Non, Duce, on en a pas retrouvés, et même pas de pellicules vierges, ni de machines photographiques ou cinématographique, et voilà l’autre chose: on a découvert de divers petits objectifs extérieurs, au-dessus et en-dessous du disque et le long de sa circonférence, qui présentent la particularité de ne pas se mettre dans les caméras mais d’être reliés, à travers des ondes radio, et des appareils intérieurs qui semblent être des transmissions radio mais qui, bizarrement, n’ont pas de valvules ». “Radio sans valvule?! Qu’est-ce qu’ils ont encore inventé ces anglais ?” “Il pourrait s’agir de caméras de reprise et de transmissions radio d’images, comme celles de la télévision expérimentale anglaise, ce qui appuierait l’hypothèse d’espionnage de la part de cette nations; mais, Duce, ce sont des caméras radio18 petites, et même très petites, non gigantesques comme celles que nous avons photographié secrètement à la BBC19 ”. “Là, Marconi doit être ici, hein ?” “Oui Duce”. Guglielmo Marconi était l’inventeur du télégraphe sans fils et l’un des pères du système radio. Il faisait partit des plus importantes figures du régime, président depuis septembre 1930 de l’Académie de l’Italie, prix Nobel pour la physique et en plus, avec beaucoup d’autres choses, amiral de la Régie Marine Militaire dans lequel, après une brève parenthèse dans le Génie, avait milité durant la grande guerre . “Toi, Bocchini, tu penses qu’ils voulaient transmettre des photos et des films jusqu’en Angleterre ?” “Le suspect me semble licite, Duce”. “...et malheureusement maintenant Marconi est en mer à faire des expériences. Quelle région est en train de croiser son bateau ?” “L’amiral est sur la route du retour, dans l’océan Indien dans la Mer Rouge, mais nous savons par lui-même, par radio, qu’il mettra l’ancre quelques fois encore, pour d’autres expériences qu’il a au programme ». “Je ne peux pas en solliciter le retour, les siennes sont toujours des expérimentations basilaires pour l’Italie ; mais à peine qu’il sera en patrie, je l’interpellerai. Pendant ce temps tiens-moi toujours informé sur tous les développements relatifs à cet aéromobile étrange, téléphone moi aussi à Villa Torlonia20 si tu le retiens utile, en fait, fais le dès que tu as des informations sur les aéromobiles étranges. Ciao, Bocchini et… bravo !” Tout de suite après, Mussolini avait ordonné aux services secrets militaires de se mettre en particulière alerte en Grande Bretagne, et sans oublier les autres nations industrielles anglophones, et d’enquêter en particulier sur les avions à forme de disque, les machines ciné photographique sans pellicule et les appareils radio sans valvules capables d’envoyer des images. Ce même soir, peu avant de laisser le bureau et de rentrer à Villa Torlonia, le Duce avait encore disposé, d’impulsion comme il le faisait souvent , de rappeler depuis la Chine le général Gian Galeazzo Ciano comte de Cortellazzo et Buccari qui, ce Consul pénitentiaire, résidait à Shanghai avec sa femme comtesse Edda née Mussolini: elle a sauté à l’improviste dans l’esprit du Duce l’idée de le mettre à la direction du bureau presse, l’organe romain chargé du contrôle et de la guide des médias avec l’auxiliaire de Bocchini et de la Stefani, en le portant ainsi “directement à la maison”, avait dit à la femme Rachèle quand elle était rentrée pour le diner, la direction de la surveillance pour l’information21 . L’épouse avait seulement marmotté, et ce n’était pas la première fois, que cet azidèint d’ànder in cà22 , ambitieux et surtout avec cette petit voix pas très viril, ve', il ne lui plaisait en fait pas beaucoup, ve'! Dans la seconde matinée du 14 juin Annibale Moretti, arrivé à la maison, avait eu la malheureuse idée de révéler à la famille la vérité sur le disque; et le même soir son unique fils, un dix-neuvième qui part prochainement comme militaire de lève, avait eu la pessimiste initiative, après diner, d’en parler à la b***e ses amis au 'Il Rebecchino', le bar du village où il se réunissaient, avec les autres, les ouvriers agricoles de son père, un temps vigoureux communistes et haineux de leur employeur, et ensuite soumis de force au régime, séduits par Mussolini, comme beaucoup d’autres prolétaires ruraux et ouvriers, avec certains avantages concédés comme les cercles de divertissement et les sorties de l’Institut National de l’Après- travail, ou comme les crèches et les colonies de mer ou de montagne pour les fils. Les ouvriers de Moretti, à cause de leur longue langue et de leur jalousie pour le patron, lequel malgré sa sujétion maintenant consolidée au fascisme restait désireux d’un peu de soulagement, avaient raconté le matin suivant, partout et aux gardes civiques en premier, que leur patron avait dit un gros mensonge comme une maison, car il n’avait pas vu une pierre plate, mais un aéroplane ennemi à la forme de disque qui s’était précipité à côté d’un de ses champs. Et donc : patatras ! Annibale Moretti a été pris chez soi pour y être interné dans un asile: et faire ainsi en manière que tout le monde sache que le pauvre était un fou et que cela était pour son bien et que l’Autorité s’activait pour le soigner, que confondre une pierre avec des avions pouvait seulement créer des complications internationales et, donc, c’était un pauvre fou mais le laisser libre était dangereux, pour lui et pour tout le monde. Quant au fils, même s’il s’était bien gardé, tout comme sa mère, de commenter avec qui que soit le séjour du père à l’asile, il avait reçu quelques jours après, la carte réquisitionnée disant qu’il devait partir au bataillon et duquel il était sorti un mois après en miettes dans un cercueil de métal scellé, à cause d’un malheureux incident d’entrainement du la maladresse de l’engagé Moretti dans l’usage de l’explosif: peut-être que c’était la vérité, mais le suspect d’une disgrâce procurée par un homme du régime infiltré dans le service avait envahi le cœur de la mère; elle est quand même restée silencieuse sans présenter les dénonces, et ni le Parquet Militaire avait retenu de devoir enquêter. Madame Moretti a été laissée en paix et, elle avait même reçue une petite pension : elle n’a pas eu d’ennuis, non seulement car elle était resté silencieuse, mais aussi car, en ce temps, les femmes étaient encore considérée assez peu, et pas du tout si elles appartenaient au peuple ignorant, pour cela, donc, aux affirmations d’une rurale semi-analphabète on aura donné la même crédibilité à ce qu’on peut donner au gloussement d’une poule.
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