Titre-2

2016 Words
— Oh, il ne m'a pas loupé, la prochaine fois j'essayerai de me défendre un peu mieux. — La prochaine fois ? Non mais il n'y en aura pas. Ne parle pas comme cela, je ne le supporte pas ! C’est un monstre ! Je le haï et pourrai le tuer ! Mon père va tout faire pour le garder derrière les barreaux, hurla-t-il d’indignation. — Tant que je ne serai pas morte, il me tourmentera. Ce monstre gagne toujours ses exploits, dis-je d’une vois lasse. — Ne dis pas ça, je suis là pour toi, et je te protégerai. Je t'aime tellement Alice. J'ai eu tellement peur de te perdre. J’ai cru mourir. Je ne peux vivre sans toi. Ne disparais plus jamais. Ne m’oublie plus. Reste à jamais avec moi. Et moi j’ai eu tellement peur de mourir et de ne jamais plus le revoir… Ce funeste passage de ma vie sera, je pense, le plus douloureux, horrible et poignant souvenir. Il me hantera jusqu’aux tréfonds de mon âme, me guettant, moi la proie, pour me plonger dans les abysses de l’enfer. Chapitre deux Quelques semaines plus tard — J'ai les glaces ! Tu as le film ? me demande J. — Oui. Il ne manque plus que toi. — J'arrive, bon allez viens princesse. — Jer, A Star Is Born, ça te va ? Je n'ai pas trouvé mieux. Mais j'adore ce film !1 — C'est parfait. Tu ne vas pas pleurer ? — Hum... c’est fort probable, riais-je. — Je serais là pour essuyer tes larmes. — Anw tu es toujours romantique toi ! Mais c’est un tout petit peu niais tout cela ! me moquais-je. Le film commence et nous le regardons, l'un contre l'autre. Toujours et encore blottis dans son lit. — Wouah, c'est la première fois que j'ai été ému en le voyant, peut être que c'est dû à ta présence, me murmure Jer. — Hum… lui répondais-je, incapable d’émettre une phrase. — Oh, mais tu es bien plus émue que moi. — Ne te moque pas ! sanglotais-je comme une idiote. — Oh mais je ne me moque absolument pas, je trouve ça très mignon. Il se pose délicatement sur moi, en veillant à ne pas me faire mal et caresse tendrement mes cheveux, puis sa main touche ma mâchoire regardant mes larmes couler le long de mon visage. — Désolée, je pleure à chaque fois que je regarde ce film, c'est tellement triste. Tu crois que l'on aura une meilleure fin que celui-ci ? — Ne t'excuse pas et je ne le crois pas, j'en suis persuadé, me promet-il. Il soulève ma tête pour que nos yeux soient verrouillés l'un à l'autre. Chaque regard échangé soigne mon cœur brisé en mille morceaux. Il lie ses mains sur mes hanches, me tirant doucement vers lui et m'entoure de ses bras musclés, plaçant ma tête sur son torse et son menton sur mon épaule. Ses doigts parcourent mes longs cheveux, les caressant, les démêlant, les chouchoutant. Le silence est confortable et apaisant, il n’est jamais gênant avec lui. Après vingt minutes de pur silence, je lève ma tête et il fait de même. Le silence se prolonge, mes yeux trouvent les siens et tout ce qui m'entoure disparait comme par enchantement. Il n'y a plus de décor, plus de couleur, plus de bruit ni d'odeur ni de vie autour de nous. Les secondes deviennent des minutes, nos yeux ne se quittent plus. Mais ils continuent de descendre vers nos lèvres. Ses lèvres roses, dont j'ai tellement envie, ses lèvres roses qui me réconfortent à chaque b****r, ses lèvres roses qui affolent mon cœur, ses lèvres qui m'apportent tant de chaleur et d'adrénaline. Je ne me lasse jamais de ses baisers et de ses lèvres contre les miennes. Avec lui, je ne me contrôle pas, c'est mon corps qui réagit à ses caresses, qui me fait vibrer de plaisir. Mon envie de lui est pressante, je m'appuie contre lui, mon bassin contre le sien et il comprend le message instantanément. Il caresse le derrière de ma tête et pose ses lèvres sur les miennes, la brûlante sensation est fraîche sur ma langue. Les flammes sont vivantes, parcourant mon corps, prêtes à exploser. Le goût de ses lèvres est toujours aussi délicieux, mais j'en veux plus encore, mes joues sont en feu, gênée de ressentir du désir, pas encore habituée à tout cela... Il les caresse du bout de son pouce, en me chuchotant au creux de l'oreille combien il me trouve belle. — Alice, Jeremiah, le repas est prêt, nous prévient sa mère. Oh, et bien ce sera pour une prochaine fois. — On arrive. — Prête pour un autre repas en famille ? — Je pense oui, je me suis habituée maintenant, mais... une question, ta mère et ta sœur savent quoi ? le questionnais-je. — Je… euh… désolé, mon père a tenu à mettre ma mère au courant. Elle sait tout du début à la fin, ma sœur en revanche, n'a pas à savoir même si c'est une de tes amies. — Oh. C'est… gênant, maintenant je vais avoir l'impression qu'ils me regardent tous bizarrement et je déteste la pitié, cela rend ma situation encore plus réelle et je me sens vulnérable après... mais je ne veux absolument pas en parler à ton père avant que ce soit le moment. — Je comprends, nous ne sommes pas obligés d'en parler, mais pourquoi ne veux-tu pas en discuter avec mon père ? Il pourrait t'aider, il est policier après tout. — Justement, si je lui dis de vive voix, je serais désignée comme victime et témoin, et ce sera fini pour Tim, plus de famille pour lui. C'est juste horrible. Et puis, regarde-moi, je ne suis pas si mal que ça, je n'ai même plus mal, donc tout va bien. La seule chose qui me rend mal ce sont les souvenirs et... être chez toi, je me sens redevable et j'ai l'impression de profiter de leur générosité. Et puis je n'ai pas trop confiance en ton père. Il est flic, oui et alors ? A l'époque aussi il était flic mais sa vie personnelle a empiété sur sa vie professionnelle. Il m'a abandonnée. Il savait ce que je vivais mais il m'a abandonnée. Qu'est ce qui l'empêche de recommencer aujourd’hui ? Sachant que nous sommes encore plus proche toi et moi à l'heure actuelle qu'à l'époque. Ne m'en demande pas trop. — Là c'est trop ! Non mais tu t'es vu ? Justement je te regarde et tout ce que je vois c'est une fille maltraitée, triste, malade, avec des bleus de partout, je vois une fille sans famille à cause d'un Bâtard, je vois une fille qui se cache aux autres, qui refuse mon aide et l'aide de ma famille, qui fait semblant que tout va bien, alors qu'elle a failli mourir, que tu as failli mourir à cause d'un mec qui te bat, te sous-estime, te donne des coups dans le visage, et dans tout le corps, qui te traite comme une esclave, une pourriture alors que tu es une perle rare qui mérite le bien et non le mal. Je vois une fille qui se rabaisse sans cesse et qui est idiote. Oui tu es une idiote parce que tu as l'occasion d'arrêter ce cauchemar, mais tu refuses pour des raisons débiles, puisque Tim se porterait mieux avec toi et sans ce monstre. Mais tu restes butée, alors oui il n'aura plus de père mais si tu restes dans cette situation et que tu meures des mains de ce monstre, tu penses qu'il sera bien ? Qu'il sera plus heureux alors qu'il saura que c'est son père qui t’a tué et que tu n'as rien fait pour l'en empêcher ? Que tu l'as laissé entre ses mains. Car rien ne lui empêche d'être aussi cruel avec ton frère qu'avec toi. Tu crois vraiment que son père ne le battra pas lui aussi ? Eh bien je pense qu'il le fera, pourquoi ? Parce qu'il n'aura plus personne à qui broyer les os, à brutaliser, à fouetter, à tabasser, à insulter, à traîner dans la boue ! Alors réfléchis, ne penses-tu pas que le dire maintenant serait mieux ? Parce s'il faut attendre que tu meures-là ne comptes pas sur moi ! Je t'aime plus que quiconque et c'est pourquoi je vais faire ce qui est le mieux pour toi que tu le veuilles ou non ! En ce qui concerne mon père, je sais qu'il a mal agi mais c'est ton seul allié ! — C'est bon tu as fini ? Parce que je n’avais vraiment pas besoin de ça ! Je pensais que tu voulais m'aider et non m'enfoncer ! Je te rappelle que j'ai voulu le dire à une époque mais TON père m'a tourné le dos, et on n’en serait pas là s'il m'avait écouté ! Alors je ne souhaite pas que tu lui en veuilles mais réfléchis-y. A partir de ce jour-ci, j'ai appris à faire tout moi-même et ne plus compter sur personne et tu arrives, tu me dis que tu seras là pour moi et là tu me dis l'inverse ! Ou mieux tu veux que je demande l'aide à la seule personne qui était au courant à l'époque mais qui a ignoré ma maltraitance. Mais je suis censée faire quoi moi ? Je suis perdue ok ? Tim aime son père et même si ce dernier est le pire monstre qu'il soit et bien, il l'aime et je n'ai pas dit que je souhaitais mourir mais me battre contre lui et attendre d'avoir finie le lycée pour avoir mon appartement, une situation stable et pour que je puisse m'occuper de Tim. Tu crois que je suis idiote ? Eh bien je suis désolée de te décevoir ! Je t'avais prévenu je déçois tous ceux qui m'aime. Je ne suis bien pour personne et c'est pour cela que je me retrouve avec lui. Ce n'est pas facile tu sais, j'ai besoin de ton soutien et non de tes réprimandes ! Mais si c'est impossible pour toi, et bien tant pis on arrête tout, comme ça tu pourras être avec une fille sans problème ! — Mais ce n’est pas ce que je souhaite, je t'aime Alice ! Et c'est pour toi, pour cet amour que je ne supporte plus de te voir si mal et de fermer les yeux sur ce qu'il te fait. Je ne veux pas te lâcher mais te sortir de son emprise, alors laisse-moi t'aider je t'en supplie. Tu n'as pas envie d'être tranquille, heureuse, et d'avoir une vie meilleure ? — Je... je te comprends, mais ma vie s'est arrêtée à la seconde même où mon père est mort. Depuis tout a été sombre et triste, je ne sais pas comment faire pour qu'elle reprenne son cours, et... j'ai peur de tout cela, peur de ce qui arrivera après. Je ne sais pas comment gérer cette angoisse, alors oui je veux que tu m'aides. Mais pas maintenant, je veux prendre cette décision en rentrant de vacances. Je ne veux pas y penser ni y réfléchir jusque-là, penses-tu en être capable ? — Oui, évidemment ma belle, je peux tout faire pour toi, pour ton bien, je t'aime, capitule-t-il enfin. — Moi aussi je t'aime tellement, tu fais tellement pour moi, c'est toi qui me maintiens en vie. Et pardon pour cette petite engueulade, tes parents et ta sœur ont dû tout entendre. — C'est moi, je n'aurais pas dû crier maintenant ma sœur a dû comprendre une partie du problème... moi qui voulais la laisser dans le secret. — Elle allait bien le savoir un jour ou l'autre, Léna est au courant, un soir elle a voulu me faire une surprise et, elle a assisté à une petite partie de ce qu'est ma vie, depuis elle fait tout pour moi. Mais ça m'énerve, je ne veux pas de la compassion des gens, tu comprends ? lui expliquais-je. — Oui. Je sais et je lui dirai de faire comme si elle ne savait rien. Allez viens, allons à table avant que ma mère ne vienne voir si on ne s'est pas étranglé. — Ah ah, j'espère qu'elle ne m'en croit pas capable, riais-je, appréciant sa manière de changer de sujet. — Oh mais on peut tout imaginer avec toi, tu es tellement imprévisible. — En bien ou en mal, susurrais-je. — En bien évidemment. Une fois en bas des escaliers, la famille Scott, me dévisage, ce qui me fait rougir de honte. — Je suis sincèrement désolée pour ce qui s'est passé, vous faites beaucoup pour moi, et je vous demande pardon, vous n'auriez pas dû assister à cette scène, m’excusais-je en refoulant l’humiliation qui parcoure mon corps. — Ne t'excuse pas chérie, mon fils peut-être très anxieux, maladroit et très bruyant, me dit sa mère en le fusillant du regard. — Mais c'est pour cela qu'on l'aime, pas vrai ? — Oui tu as raison, à présent mangeons. Le regard du père de Jeremiah devient énervant, pourquoi me fixe-t-il comme il le fait ? Il doit sûrement analyser mes moindres faits et gestes. Si seulement il me voyait juste comme sa belle-fille… C'est bizarre de prononcer ce mot mais c’est le terme le plus juste pour me qualifier vis-à-vis de lui, or, il me voit juste comme une victime dans son enquête. Et tout ceci devient lourd et désagréable. Cette ambiance est grotesque, Sarah ne prononce pas un mot et n'ose pas manger, son père ne me lâche pas du regard, depuis ce qui me semble une éternité, tandis que Jeremiah et sa mère discute par télépathie. Et moi ?
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