Chapitre 19 En quittant le salon vivement éclairé, je remontai sur le pont avec le capitaine Corsican. La nuit était profonde. Pas une constellation au firmament. Autour du navire, une ombre impénétrable. Les fenêtres des roufles brillaient comme des gueules de fours. À peine voyait-on les hommes de quart qui arpentaient pesamment les dunettes. Mais on respirait le grand air, et le capitaine humait ses fraîches molécules à pleins poumons. « J’étouffais dans ce salon, me dit-il. Ici, au moins, je nage en pleine atmosphère ! Voilà une absorption vivifiante. Il me faut mes cent mètres cubes d’air par vingt-quatre heures ou je suis à demi asphyxié. – Respirez, capitaine, respirez à votre aise, lui répondis-je. Il y a de l’air ici pour tout le monde, et la brise ne vous chicane pas votre con