Chapitre 15 Le lendemain, premier jour d’avril, l’océan avait un aspect printanier. Il verdissait comme une prairie sous les premiers rayons du soleil. Ce lever d’avril sur l’Atlantique fut superbe. Les lames se déroulaient voluptueusement, et quelques marsouins bondissaient comme des clowns dans le laiteux sillage du navire. Lorsque je rencontrai le capitaine Corsican, il m’apprit que le revenant annoncé par le docteur n’avait point jugé à propos d’apparaître. La nuit, sans doute, n’avait pas été assez sombre pour lui. L’idée me vint alors que c’était une mystification de Pitferge, autorisée par ce premier jour d’avril, car en Amérique et en Angleterre comme en France, cette coutume est fort suivie. Mystificateurs et mystifiés ne manquèrent pas. Les uns riaient, les autres se fâchaient.