PARTIE 8
J’entendis la voix de ma mère d’abord qui demandait à Salif ce qu’il faisait là puis celui ci de répondre. Plus ça avançait plus je me rendais compte de à quel point j’ai été idiote et plus la colère montait en moi. Comment j’ai pu être aussi aveugle, aussi bête et aussi conne. Qu’est-ce que je n’ai pas fait pour Salif ? Je lui ai tout donné, tout pardonné. Je lui ai donné mon cœur, mon corps, mon argent et même mon âme et c’est comme qu’il me remercie. Non seulement je ne suis pas la seule avec qui il sort mais en plus il s’est foutu royalement de moi. “Je m'en fous qu'elle me quitte. Je la remplacerai par une autre”. Comment peut-il dire une chose pareille après tout ce que j’ai fait pour lui ? Ce qui me choque le plus dans l’histoire c’est que j’ai couché avec le même homme que ma mère. C’est tout simplement insane, dégueulasse, impensable. J’ai juste envie de vomir. Je ne sais pas qui des deux me dégoutent le plus en ce moment. J'avais mal en ce moment, très mal. Je me suis levée avec le téléphone que je suis allée rendre à son propriétaire
-Merci dis-je en posant le téléphone devant elle
-Ça va ? Me demanda-t-elle
-Très bien. Pourquoi ?
-Chérie...
-Ne me chérie pas ok. Je ne veux rien te dire que je regretterais après parce que malgré tout je ne vais pas manquer de respect à ma mère alors s'il te plaît tais toi.
-Tu devrais plutôt. Ça te soulagera de dire ce que tu penses. Ce n'est pas très sain de garder sa colère à l’intérieur
-JE NE SUIS PAS EN COLÈRE
-Pour quelqu’un qui n'est pas en colère tu cries un peu trop fort
-Tu veux que je sois en colère ? Ok je vais te faire plaisir. J'ai honte en ce moment, tellement honte d'être ta fille.
-Alimatou !
-Non. Tu rends compte maman. Sais-tu que c'est limite de l'inceste que d'avoir partagé le même homme que sa propre mère. Rien que d'y penser j'ai envie de vomir. Ça me dégoûte. Si ça se trouve tu as couché avec tous les hommes avec lesquels je suis sortie.
-Tu sais bien que c'est faux
-Comment le saurais je alors que tu couches avec des hommes de mon âge ? Je t'ai toujours dit de changer ça mais tu n'as jamais voulu m'écouter. J'espère que tu es fière maintenant de me faire vivre ce cauchemar
-Je suis désolée ma chérie
- Tu peux l'être mais ça changera rien à ce que je ressens actuellement. Tu as conscience de ce que les gens diront si Salif venait à se vanter de ce qu'il considère comme un exploit. J'ai honte d'être ta fille maman pour la première fois de ma vie
Elle m'a regardé surprise. Je voyais ma mère déstabilisée pour la première fois. C'est la reine pour cacher ses sentiments. Ça lui a fait mal que je lui dise que j'ai honte d'elle mais elle ne me le dira pas.
-Tu veux savoir pourquoi je sors qu'avec des jeunes ? Tout simplement parce que je n'ai jamais oublié ton père!
-Quoi ? Et mon beau père alors ?
-On se rendait service mutuellement
-Oh maman, tu m’as menti pendant tout ce temps dis-je réalisant quelle idiote j’ai été d’avoir pensé que ma mère était amoureuse de Michel. Elle m’a fait croire toutes ces années qu’elle l’aimait alors qu’elle en aime un autre
-Je suis désolée mais on avait décidé de ne dire à personne les raisons de notre mariage
-Même pas à moi. Tu me caches des choses alors que tu me dis toujours qu’on doit tout se dire tous les deux mais je vois que ça s’applique qu’à moi
-Il était gay
-Pardon ?
-Michel était homosexuel. Tu voulais que je te le dise comment ? Il ne voulait pas que ça se sache. J’ai accepté ce mariage puisque je ne réussissais pas à refaire ma vie parce que je suis amoureuse du même homme depuis plus de 25 ans qui lui a même dû oublier que j'existe. Quand Michel m'a proposé ce marché j’ai trouvé ça absurde au début mais j’ai fini par dire oui parce que je n'arrivais pas à tourner la page concernant ton père donc aucun homme ne m’intéressait. Lui ne voulait pas qu'on sache ce qu'il était surtout qu'il était un grand entrepreneur à l'époque.
-Il t'avait promis son argent à sa mort c'est ça ?
-Non. Comme je t’ai dit, c’est parce que ça nous arrangeait tous les deux que je l'ai accepté. Il n'était pas sensé mourir, pas aussi tôt. Ce n'était pas prévu.
-On ne peut rien contre la maladie. Et son heure était arrivée. C'était la volonté de Dieu. On ne peut pas prévoir ce genre de choses
-Je sais. Je ne l'aimais pas d'amour mais c'était mon meilleur ami. Sa mort m'a causé beaucoup de chagrin. J'ai été surprise quand son notaire m'a appelée. Je ne savais pas que j’hériterai de tout cet argent. Sa famille pensait avoir tout d’où les problèmes que j’ai eus avec eux. Bref le but de ce mariage était pour que les gens ne sachent pas qu’il était gay. Je ne me voyais pas marier puisque j’aime le même homme depuis plus de 25 ans. J’ai essayé de l’oublier mais je n’y arrive pas. Mon cœur le cherche partout raison pour laquelle je ne sors qu’avec les jeunes hommes. La dernière fois que j’ai vu ton père il avait ton âge. Je n’arrive pas à m’intéresser aux hommes de ma trempe et je pense que c’est dû à ça. Si je pouvais oublier ton père je le ferai mais je ne choisis pas.
-Tu peux maman si tu le veux. C’est peut être parce que tu cherches toujours papa que tu n’arrives pas à l’oublier.
-Non. Je ne le cherche pas. Enfin ça ne justifie pas qu’on ait connu le même homme mais je voulais juste t’expliquer. Je suis désolée. Jamais je ne toucherai à un homme en sachant que tu t’y intéresses. Tu comptes pour moi puisque toutes les personnes sur cette terre et jamais je ne me battrai avec toi pour quelque chose
-Il ne s’agit pas de se battre pour quoique soit. Du moment que tu fréquentes des hommes de mon âge ça peut arriver. Il est temps que tu laisses les jeunes aux jeunes et que tu essaies de construire ta vie. Quand tu feras ça alors toi et moi on reprendra à être les meilleures amies qu’on a toujours été.
-Chérie
-Non maman c’est bon. Je comprends ce qui te pousse à être une femme cougar mais là je n’en peux plus. Non seulement je viens de découvrir à quel point Salif s’est moqué de moi mais que j’ai couché avec le même homme que toi et que cela fait plus de 10 ans que tu me mens sur toi et Michel sniff. C’est trop pour moi. Je crois qu’il vaut mieux que j’aille chez mamie quelques temps
-Pourquoi ?
-Parce que je t’en veux maman et ce serait préférable que je reste loin de toi le temps d’oublier
-Ok si c’est ce que tu souhaites. Je te vois demain pour la tabaski
-Hum dis-je avant de la laisser pour aller dans ma chambre. Je pris quelques affaires que je mis dans une petite valise avant de ressortir sous le regard de ma mère. J’ai pris ma voiture et je suis passée chez l’autre s******d pour régler mes comptes avec lui. Je l’ai trouvé en charmante compagnie, sa bouche explorant celle d’une autre fille que moi devant la porte de l’appartement. J’eus qu’une envie en ce moment, serrer son cou jusqu’à ce qu’il s’essouffle. J’avais mal en écoutant ce qu’il avait dit toute à l’heure mais le voir en vrai est pire qu’une t*****e. J’avais envie de pleurer mais je ne le ferai pas, pas pour lui. Je suis restée à les regarder comme si j’étais devant une série. Ils ont fini par se séparer.
-Tu sais que tu es la seule que j’aime. Tu vas beaucoup me manquer entendis-je Salif dire à la femme qu’il embrassait il y a quelques instants, femme qui doit être plus âgée que ma mère.
-Tu me manques déjà mon amour. Mais comme je t’ai dit mon mari rentre ce soir pour un mois donc on ne peut pas se voir. Je t’appelle dès qu’il sen ira. Je t’envoie l’argent que tu m’as demandé dès que possible.
-Ne t’inquiète pas pour ça. Je sais que tu tiendras ta promesse. Tu mérites ma patience. Je t’attendrai le temps qu’il faut. Tu es la seule et l’unique.
-La seule et l’unique cinquantenaire avec qui tu couches. Elle a de la chance parce que je ne suis sûrement pas la seule jeune fille qui a eu accès à ta bouche et à ton lit dis-je pendant que Salif me regardait avec de gros yeux avant de vite se ressaisir
-C’est qui celle-là ? demanda la dame à Salif
-Je suis une de ses nombreuses conquêtes. Il y a seulement quelques heures j’ai eu droit au même discours que vous.
-Ne l’écoute pas. Elle raconte du n’importe quoi. Elle ne digère toujours pas que je l’ai quitté pour toi raison pour laquelle elle porte ces accusations en mon égard.
-Tu n’as pas honte de mentir aussi effrontément Salif. Tu ne mérites même pas qu’on t’appelle homme. Tu es pire qu’un chien, salopard
-Je ne te permets pas de m’insulter
-Quoi tu vas me frapper ? En plus d’être un menteur et un trompeur tu es v*****t. Comment ai-je pu rester avec toi un seul instant ? A votre place madame je garderai mon argent. Apparemment monsieur prend les femmes pour ses bailleurs de fond. Il n’aime personne croyez-moi. Restez avec votre mari au lieu de suivre ce vaurien
-Alors tu te jouais de moi depuis tout ce temps Salif. Quand je pense que je m’apprêtai à divorcer pour toi. Oublie moi et l’argent aussi dit-elle avant de tourner les talons pendant que Salif essayait de la retenir. Quand il sut que ses efforts étaient vains il se tourna vers moi et m’encercla le coup. Je me débattis pour me libérer parce que je commençais à manquer de souffle
-Tu te croyais forte. Tu vas voir qui de nous deux a plus de force s****e. Tu vas me rendre l’argent que tu viens de me faire perdre.
-Je n’arrivais plus à respirer. Il faut que je fasse quelque chose avant qu’il me tue. Malgré que je sente la force m’abandonner, je réussis à fouiller mon sac et à saisir ma lime à ongle que je lui plantai dans le bras, ce qui eut pour effet de lui faire enlever sa main. Il me frappa et je cognai violemment le mur. Je ne pus empêcher mes larmes de sortir face à la douleur.
-s****e. Tu m’as blessé fit-il en enlevant la lime de son bras. Tu vas me payer ça. Tu ne t’en sortiras pas cette fois sale g***e.
-Il s’approcha de moi dangereusement et m’attrapa par les cheveux s’apprêtant à me frapper. Je lui envoyai un jet de mon parfum dans les yeux et il me lâcha en criant
-Ah m***e cria-t-il en se touchant les yeux. Que m’as-tu fait espèce de…
-Tu n’es qu’un chien Salif. Comment ai-je fait pour t’aimer ? Je ne veux plus jamais que tu m’approches. Et rends moi mon argent
-Tu n’auras que des bleus si je t’attrape g***e. Tu vas me le payer
Je lui remis une couche de parfum sur le visage puis sortit de là avant qu’il ne retrouve la vue. Je m’enfermai dans ma voiture une fois dehors avant d’éclater en sanglots après avoir constaté les nouveaux bleus sur ma peau. Je pleurai pour soulager mon cœur. Je me sentais trahie par ma mère et sali par Salif. Je m’en veux d’avoir été aussi idiote. Les hommes n’ont aucune reconnaissance. Qu’est-ce que je n’ai pas fait pour Salif. Je lui ai tout donné et c’est comme cela qu’il me le rend. Je pensais qu’il m’aimait malgré tout mais il ne faisait que se jouer de moi. Accordez votre confiance aux hommes et vous vous en mordrez les doigts. Plus aucun homme ne se jouera de moi, plus jamais
***
ROUGUI DIA
Il atterrit sur le lit repu et fatigué après l’activité intense que je venais de lui offrir. Pour un homme de son âge il a encore la force d’un jeune homme. Je ne pensais pas qu’il tiendrait aussi bien. Je penserai à remercier Khadija. Elle a été bonne conseillère sur ce coup
-Tu m’as épuisé Rougui me dit-il d’un air satisfait. Je suis très content de toi
-Moi encore plus. Tu me surprends tonton surtout avec ton âge dis-je en passant mes doigts sur son torse velu
-Arrête de m’appeler comme ça je ne suis pas ton oncle. En plus je n’ai rien à envier aux jeunes hommes. Je me maintiens aussi
-Mais si tonton Iso. Tu l’es d’une certaine manière puisque je suis mariée à ton neveu. Ça me trouble vraiment que tu ais le même nom que Ismaël. C’est… disons bizarre
-C’est mon homonyme aussi hein
-Je sais mais bon. C’est pour ça que je t’appelle tonton pour ne pas être obligée de t’appeler Ismaël
-Je comprends mais je n’aime pas. Trouve moi un petit nom dans ce cas
-Que dirais-tu si je t’appelle mon homme mûr
-Hum je préfère que tu m’appelles bébé chou comme le font les jeunes maintenant
-D’accord bébé chou. Dis bébé chou j’ai un service à te demander mais je ne veux pas que tu crois que je suis avec toi que pour l’argent
-Mais non. Jamais j’irai croire cela. Vas y. Dis moi
-En fait j’ai des projets depuis quelques temps et je n’ai pas les fonds nécessaires pour démarrer. Je voudrais ouvrir un salon d’esthétique comme j’ai fait des études d’esthéticienne. J’en ai parlé à Ismaël mais il ne me prend pas au sérieux donc ne veut pas me financer mentis-je pour lui forcer la main
-Je te financerai bébé. Il n’y a pas de problème me répondit-il compatissant
-Il faut que j’achète le matériel et tout donc c’est un peu euh… beaucoup. Je ne veux pas profiter de ta générosité
-Mais non. Arrête toi aussi. Dis moi juste de combien tu as besoin et je te le donnerai
-Ok pour démarrer j’aurai besoin d’un petit million
-Juste ça. Apporte moi mon sac. Je te fais un chèque de suite
Je me levai sans attendre pour aller lui chercher son sac. Je n’y croyais pas. Je pensais qu’il allait me dire que c’est trop pour que je puisse avoir la moitié. Bien sur je n’ai aucun projet. Pourquoi j’irai travailler si je peux avoir de l’argent par quelqu’un d’autre. Je lui tendis son sac tout sourire. Il en sortit un stylo et un chéquier puis me tendit un chèque quelques minutes après. J’ai cru mourir quand je lis un million cinq cents.
-J’ai rajouté les cinq cents milles pour ton pourboire
-Awww merci mon bébé dis-je en reprenant son sac. Et maintenant laisse moi te montrer à quel point je te suis reconnaissante dis-je avec malice, enfin si tu as encore la force pour un autre round finis-je en laissant tomber le drap qui m’enveloppait et en faisant tinter les perles de mes bine-bine
-Je suis plus que prêt répondit-il en m’attirant à lui avec un large sourire
On ne sortit de la chambre que le lendemain. Je me suis bien occupée de tonton Iso. Il me regrettera quand il rejoindra sa femme toute ridée. Il me regardait en souriant alors qu’on petit déjeunait au niveau du buffet de l’hôtel
-Je vois que tu es heureux remarquai-je
-Comment pourrais-je ne pas l’être alors que tu m’as donné tout ce dont un homme rêve.
-Et ce n’est que le début bébé chou. Ce qui arrive sera meilleur
-J’ai hâte d’y être dans ce cas. Tu vas me tuer bébé
-Jamais je ne ferai une chose pareille. Que deviendrai-je sans toi ?
Il allait répondre quand son téléphone sonna.
-C’est ma femme me chuchota-t-il surement pour que je me tus, ce que je fis
-Salut chérie fis-t-il
…
-Oui tout se passe bien. Je suis un peu fatigué par les pourparlers mais ça va
…
-Bien sur que je dors assez. Ne t’inquiète pas.
…
-Ah bon ? Il t’a dit ce qu’il voulait ?
…
-S’il n’a rien dit c’est que ce n’est pas urgent. Ce n’est pas la peine de lui donner mon numéro. Je ne serai peut-être pas en mesure de lui répondre. Je verrai avec lui à mon retour
…
-D’accord. Prends soin de toi. Bisous
Il raccrocha et rangea son téléphone dans sa poche
-Un problème demandai-je
-Non. C’est juste Ismaël qui voulait me parler
-Ah bon ? Dis-je alarmée. Te parler de quoi ?
-Je ne sais pas. Il n’a pas laissé de message à ma femme
-Tu crois qu’il pourra faire le rapprochement
-Mais non. Jamais il ne penserait cela de moi. Ne te fais pas de soucis
-Humm ok. J’aimerai faire du shopping aujourd’hui
-Bien sûr. Je ferai tout ce que tu voudras
-Ok je vais me refaire une beauté le temps que tu termines de manger
Je me levai et rejoignit ma chambre. J’appelai ma mère une fois à l’intérieur
-Allô fit Nabou
-Passe le téléphone à ma mère. On dirait un téléopérateur, idiote là
-Bonjour hein
-Bonjour de quoi ? Donne le téléphone à ma mère avant que je m’énerve
Elle me fit attendre ce qui me semble être une éternité avant que j’entendis mon téléphone au bout du fil
-Allô Rougui
-Oui c’est moi maman. Tu as eu Ismaël ?
-Oui. Il a appelé hier pour demander après toi et je lui ai dit que tu étais à Louga
-Et il t’a cru ?
-Bien sur. Pourquoi ne me croira-t-il pas ? Je suis très persuasive
-Pour rien. Je voulais juste m’en assurer
-Et l’argent ?
-Ah maman tu aimes trop l’argent toi aussi. On en rediscute à mon retour.
-Apporte ce qui en vaut la peine. Je ne vais pas mentir pour toi pour que tu m’apporter que 100000 francs
-Ah maman toi aussi. Bon je te laisse. Merci pour Ismaël
Je raccrochai puis je pris mon sac avant d’aller rejoindre tonton Iso. J’ai passé une bonne après-midi en sa compagnie. Il a passé tous mes caprices et j’ai acheté plus de choses que je ne pourrais jamais emporter. On aura des bagages en excès ça c’est. Je suis descendue du taxi qu’on avait emprunté en m’esclaffant de rire suite à une blague que venait de me raconter tonton Iso quand mon regard a été attiré par quelqu’un sortant du taxi derrière nous. Mon sourire se figea instantanément. Je sentis mon cœur faire un arrêt soudain. Oh mon Dieu