Emma poussait les hauts cris et l’affaire en restait là. Un matin, Meo dit aux femmes : « J’ai mon idée. Nous entrerons ensemble à l’église, nous aborderons un prêtre, je lui dirai : Voici ma femme ! vous ajouterez : Voici mon mari ! Et il nous bénira bon gré, mal gré ; c’est une chose qui se fait en Italie. » Emma ne dit pas non ; mais Agathe assura qu’un tel mariage ne serait pas valable en France. Un autre jour Agathe apprit aux deux amants qu’ils étaient riches. Elle avait supputé ire revenus de M. Bitterlin. Sa pension se montait à dix-huit cents francs ; son héritage rapportait deux mille francs par année ; la mère d’Emma avait eu en dot les douze cents francs de rente sans lesquels il n’est pas permis d’épouser un capitaine ; enfin on économisait plus de deux mille francs par an d