Lettre XXFontainebleau, 27 août, II. Combien peu il faut à l’homme qui veut seulement vivre : et combien il faut à celui qui veut vivre content et employer ses jours ! Celui-là serait bien plus heureux qui aurait la force de renoncer au bonheur, et de voir qu’il est trop difficile : mais faut-il donc qu’il reste toujours seul ? La paix elle-même est un triste bien si on n’espère point la partager. Je sais que plusieurs trouvent assez de permanence dans un bien du moment ; et que d’autres savent se borner à une manière d’être sans ordre et sans goût. J’en ai vu se faire la barbe devant un miroir cassé. Les langes des enfants étaient étendus à la fenêtre : une de leurs robes pendait contre le tuyau du poële : leur mère les lavait auprès de la table sans nappe, où étaient servis sur des pla