X À l’embouchure du Meta Après avoir rallié la rive gauche du fleuve, les trois pirogues purent se dégager du raudal de Cariben, sans qu’il fût nécessaire de débarquer leur matériel. Vers six heures du soir, elles vinrent s’amarrer l’une après l’autre au fond du petit port. Autrefois, les passagers eussent trouvé en cet endroit une bourgade, habitée par une population active, douée d’un certain mouvement commercial, et qui ne demandait qu’à prospérer. À présent, la ruine était arrivée, pour les causes que l’on sait, et Cariben ne comptait plus que cinq cases d’Indiens, – une de moins qu’à l’époque où M. Chaffanjon y débarquait avec le général Oublion. Au surplus, demander l’hospitalité aux quelques Yaruros qui les habitaient n’eût offert aucun avantage. Ce n’est pas en cette localité d