V La Maripare et la Gallinetta Une bourgade, à laquelle il aurait plu de se blottir dans le coude d’un fleuve, ne pourrait qu’envier la situation de Caïcara. Elle est placée là comme une auberge à un tournant de route, ou mieux, à un carrefour. Excellente position pour prospérer, même à quatre cents kilomètres du delta de l’Orénoque. Et Caïcara est en pleine prospérité, grâce au voisinage du confluent de l’Apure, qui s’ouvre en amont au commerce de la Colombie et du Venezuela. Le Simon-Bolivar n’avait atteint ce port fluvial que vers neuf heures du soir. Ayant quitté Las Bonitas à une heure après midi, puis, dépassant successivement le rio Cuchivero, le Manapire, l’île Taruma, il était venu déposer ses passagers à l’appontement du quai de Caïcara. Ces passagers, cela va sans dire, éta