L'Oméga Rebelle

Ne Meurs Pas

Point de vue de Blair

Le garde continuait de me regarder avec méfiance pendant que je restais allongée sur le matelas, fixant le plafond sans expression. Je ne montrais aucun signe d'inconfort, seulement que je m'ennuyais à mourir, et je savais que cela le rendait fou. L'autre garde manquait à l'appel, ai-je remarqué, sans doute parti se chercher à manger ou quelque chose du genre. Mon estomac a grogné et je me le suis frottée distraitement. Sans doute finirais-je par recevoir du pain rassis ou quelque chose dans le genre, je me suis consolée, mais je ne savais pas quand cela se produirait. Ils ne voulaient peut-être pas me laisser en vie, mais ils n'étaient pas prêts à risquer la colère de l'Alpha Johnathon s'ils me trouvaient morte non plus. Des lâches. Je me suis retournée et ai soupiré profondément.

La porte du donjon s'est ouverte avec un grincement bruyant, me faisant raidir. En pensant que c'était simplement le garde qui revenait, j'ai tendu l'oreille, intriguée lorsque j'ai entendu non pas une, mais deux séries de pas approcher. J'ai reniflé. Je n'avais peut-être pas de loup, mais j'avais toujours une ouïe sensible et un excellent sens de l'odorat. Je pouvais toujours discerner les différentes odeurs des différents membres de la meute, et j'ai grogné bruyamment lorsque j'ai senti l'odeur forte et dégoûtante de Brynn. Que faisait-elle ici ? Sans doute venait-elle se vanter, ai-je pensé avec une moue. Si elle pensait me faire réagir, elle allait être déçue. Je me suis retournée et me suis assise, regardant à travers les barreaux. Les gardes et Brynn murmuraient entre eux. Je les ai regardés tous avec méfiance alors qu'ils baissaient la voix, de sorte que même mon ouïe sensible ne pouvait pas saisir leur conversation.

Le garde blond s’est précipité vers la porte et l'a ouverte tandis que je restais là, me demandant ce qui se passait. Avant que je puisse bouger ou même essayer de lui résister, il m’a plaquée au sol, forçant mes bras derrière mon dos tandis que je commençais enfin à résister. L'autre garde s'est approché, tirant sur la longue chaîne qui pendait du plafond. J’ai senti qu'on me passait des menottes aux mains, puis elles ont été tirées brutalement vers le haut et accrochées au crochet fixé au plafond. Ils ont souri. J'ai serré les lèvres. Ainsi donc, c'était comme ça que ça allait se passer, ai-je pensé, en me mordant la lèvre, Brynn allait dépasser ses compétences de fille de l'Alpha. La chaîne a été tendue et mes jambes ont pendu au-dessus du sol, mes bras évitant de justesse d'être désarticulés. J’ai réprimé un cri.

Brynn est entrée dans la cellule, tenant un grand fouet en cuir dans ses mains. Elle affichait un sourire narquois. Je l'ai fusillée du regard, refusant de montrer le moindre signe de peur. Je me suis précipitée vers elle et elle a reculé, hors de ma portée.

"Mon père n'a peut-être pas jugé bon de te punir, mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas," a-t-elle murmuré.

Je lui ai craché dessus. Les crachats ont atterri sur ses vêtements et elle a poussé un cri, les essuyant frénétiquement, une expression de dégoût sur le visage.

"Tu es dégoûtante," a-t-elle crié, pendant que l'un des gardes s'avançait et me donnait une claque au visage, faisant voler ma tête en arrière par la force de l'impact. J'ai senti le goût du sang coulant de ma lèvre alors que je les regardais d'un regard étroit.

"Tu sais que c'est illégal," ai-je murmuré, donnant un coup de pied et frappant le garde blond là où cela fait mal avec un grand sentiment de satisfaction. Il s'est plié en deux et s’est cramponné, une expression de fureur sur le visage.

"Espèce de g***e," a-t-il hurlé, et l'autre garde m’a frappée directement dans l'estomac.

J’ai grimacé, me balançant sauvagement sur la chaîne. Brynn m’a fusillée du regard. Elle a regardé le garde qui était toujours debout et lui a fait signe de la tête en ma direction.

"Déchire-lui son chemisier," a-t-elle demandé froidement.

Je me suis préparée, sentant la piqûre de ses griffes alors qu'il les utilisait pour déchirer non seulement ma chemise, mais aussi mon soutien-gorge, laissant ma peau nue à découvert. Je les ai regardés tous les deux, osant les provoquer à continuer. Je ne pleurerais pas ni ne les supplierais d'arrêter. Je ne supplierais pas qu'on me couvre à nouveau. Cela excédait Brynn. Elle a poussé un cri de colère, brandissant le fouet à mon égard.

Elle a marché derrière moi. "Dieu, je te déteste," a-t-elle grondé, le bruit du fouet se faisant entendre, avant que je ne ressente la douleur la plus atroce dans mon dos, un sifflement s'échappant entre mes dents serrées alors que je me battais pour respirer.

J'avais l'impression que mon dos était en feu. Elle m'a frappée à nouveau, mon dos s’est cambré de douleur, mes dents se sont serrées alors que je le supportais. Mon silence ne faisait qu'exaspérer davantage, les gardes reculant, les yeux grands ouverts alors qu'ils la regardaient se défouler sur moi, chaque coup brisant ma peau et projetant des éclaboussures de sang sur le sol.

Coup, coup, coup. Elle me frappait en succession rapide, chaque coup plus fort que le précédent. J'ai expiré, réprimant mes larmes. J'avais déjà été fouettée auparavant. Mais pas par elle. Il était illégal que Brynn punisse quelqu'un avant de devenir officiellement Alpha. Mon corps tremblait d'efforts pour retenir l'envie de crier. Mes yeux me piquaient de larmes que j'essayais vaillamment de ne pas verser.

Coup, coup. Elle ne se retenait pas. Le fouet claquait bruyamment alors qu'elle continuait à me frapper, encore et encore, jusqu'à ce qu'il semble qu'elle m'ait ouverte en grand, faisant jaillir le sang des blessures. Je sentais que je commençais à perdre le contrôle, l'agonie était si forte que j'ai lutté pour ne pas montrer ma souffrance. La pièce commençait à tournoyer autour de moi et je me sentais désorientée, respirant de manière superficielle.

"Hurle, bon sang," a-t-elle hurlé, sa voix résonnant dans la chambre "Hurle et implore-moi d'arrêter !" a-t-elle rugi.

J’ai serré les dents. Elle haletait maintenant à cause de ses efforts. Les gardes commençaient à paraître nerveux. Je sentais que mon cœur battait vite, mais maintenant il commençait à ralentir et je suffoquais. Je savais instinctivement ce qui était sur le point de se passer et je sentais la panique m'envahir.

"Arrête," a dit le blond, paniqué à présent alors qu'il me regardait de plus près, du sang coulant de ma lèvre "Brynn, arrête à présent," a-t-il grogné. "Ça suffit. Regarde-la," a-t-il ordonné.

Elle n'en a pas tenu compte, me frappant plusieurs fois de plus. Ma poitrine a commencé à se sentir serrée et j'ai eu du mal à respirer. Le garde a juré. Mon cœur s'emballait, mais à présent je sentais qu'il commençait à ralentir, ma vision s’est brouillée et mon corps a commencé à devenir flasque.

"Merde, tu ne vois pas qu'elle fait une crise !" s'est-il écrié, prenant violemment le fouet à Brynn alors qu'elle se battait contre lui "Si elle meurt, nous mourrons tous," a-t-il grogné.

Elle a fini par comprendre. Elle s'est arrêtée, les yeux écarquillés de panique. J'ai lutté pour respirer, l'autre garde me libérant rapidement de mes menottes et me laissant tomber sur le sol.

"Que faisons-nous ?" a-t-il murmuré, "si nous l'emmenons à l'infirmerie, l'Alpha saura ce que nous avons fait."

Brynn a ri. "Qu'importe si elle meurt," a-t-elle dit avec méchanceté, "Fais-moi confiance, mon père prétend s'en soucier, mais en réalité, cela n'a pas d'importance. Laisse-la ici, si elle survit, alors rien ne se passe et si elle meurt, eh bien, la meute perd juste un membre inutile," a-t-elle dit nonchalante. Les gardes l’ont regardée incrédules. Je les ai regardés, chaque inspiration donnant l'impression que c'était ma dernière.

J’ai toussé, essayant encore de respirer. Les gardes murmuraient entre eux puis se sont relevés. Je sentais à peine que je pouvais encore rester consciente. Ma poitrine était si serrée que c'était un miracle que je puisse encore respirer. Mon cœur me lâchait. J'ai regardé du coin de l'œil Brynn remettre le fouet au garde blond et l'embrasser sur la joue, avant de monter les escaliers comme si rien ne s'était produit. Ma main s’est cramponnée à ma poitrine. Mes yeux se sont embués. Chaque respiration était douloureuse. La porte de la cellule s’est refermée avec une finalité qui m'a fait suffoquer. Les gardes ont tourné le dos, cachant le fouet comme s'ils n'y étaient pas impliqués. La pièce tournoyait autour de moi. Je sentais que ma vie commençait à m'échapper. Allais-je mourir ici ?

Brynn avait-elle finalement réalisé ce qu'elle avait toujours voulu ? J'ai ressenti de la rancœur m'envahir. Même en ressentant la douleur insupportable qui traversait mon corps à chaque mouvement, je me suis retournée, essayant d'ouvrir un peu plus mes voies respiratoires. J'étais si près de quitter cette meute et chacun de ces misérables individus derrière moi. Si près d'être enfin maître de mon propre destin. Je me suis frottée ma poitrine, encourageant mon cœur à continuer de battre. Si je mourais maintenant, la meute se serait débarrassée de moi, mais je ne pourrais jamais vivre la vie que je désirais désespérément. Respire, bon sang, Blair, me disais-je, faible comme un chaton. Respire et fais battre ton cœur. Mourir ne ferait que permettre à ces salauds de gagner. Je serais maudite si je le permettais. Brynn allait subir les conséquences de ses actes et j'allais être celle qui allait faire en sorte que ça arrive.

Respire et vis pour te venger ! Respire !