Né aux environs d’Avignon, le jeune Provençal dont nous venons de dire le nom était d’une taille moyenne, bien proportionnée, presque gros, d’un ton de chair sans éclat, ni livide, ni mat, ni coloré, mais gélatineux, car cette image peut seule donner l’idée de cette molle et fade enveloppe sous laquelle se cachaient des nerfs moins vigoureux que susceptibles d’une prodigieuse résistance dans certains moments donnés. Ses yeux, d’un bleu pâle et froid, exprimaient à l’état ordinaire une espèce de mélancolie trompeuse qui, pour les femmes, devait avoir un grand charme. Le front, bien taillé, ne manquait pas de noblesse et s’harmonisait avec une chevelure fine, rare, châtain clair, naturellement frisée aux extrémités, mais légèrement. Le nez, exactement celui d’un chien de chasse, épaté, fendu