Arrivés de toute urgence à l'hôpital, le patron ainsi que les amis de la jeune Laura, Bebey et Carole se retrouvèrent tous habillés de silence dans la chambre de la patiente.
Ils avaient les yeux dirigés de manière indécollable vers le visage pâle et stoïque de la charmante demoiselle.
Ce n'était qu'après quarante minutes d'attentes que Laura reprit conscience, et ses premiers mots furent inquiets 'Où est Mosé?'
Son patron, monsieur Kyle se précipitait pour lui répondre 'Il nous a appelé plus tôt, nous priant de venir te rejoindre au plus vite... ' débuta-t-il. 'Actuellement, il se trouve au commissariat.'
'Quoi... ' Toussa-t-elle, 'pourquoi ?'
'On n'en sait rien !' Répondit Bebey, son meilleur ami.
Laura s'efforça de se redresser 'Appelez le docteur, s'il vous plaît !' laissant Bebey courir à la recherche de cette aide.
Une fois de retour dans la pièce avec lui, l'homme portant sur son visage une barbe blanche mal rasée, s'empressa de la saluer 'bonjour ma chère, comment allez-vous ?' le sourire aux lèvres.
'Docteur… Que s'est-il passé ?' Ne répondit-elle pas à la question qu'il lui avait été posée.
'Un jeune homme vous a emmené ici très tôt ce matin... ' récitait-il. 'Vous étiez inconsciente et il prétendait vous avoir trouvé allongée sur le sol de votre appartement.'
'Oui ?'
'Mais il semblerait que vous avez été frappés jusqu'à l'évanouissement.'
'Et où est celui qui m'a emmené ici ?'
'Il est au commissariat.' Rétorquait le docteur avant de poursuivre. 'Si vous vivez des abus mademoiselle, vous pouvez nous faire confiance et vous délivrer.'
'Quoi… Mais… On ne vit même pas ensemble lui et moi !'
'Elle a bien raison... ' commenta monsieur Kyle. 'Ils viennent à peine de se revoir après de longues années... enfin, d'après ce que je sais... '
'C'est un associé de l'entreprise !' Disait la jeune dame.
Le docteur, gêné, essaya de se rattraper 'Désolé... c'est juste que lorsque je lui ai demandé qui il était pour vous... '
'Oui ?' reprit-elle sous le poids de la colère, 'et bien, on s'aime et il y a toujours des choses, comme celle-ci, qui nous empêchent d'être ensembles !' Hurlait-elle, embarrassant tout le monde présent dans la pièce.
Laura était à bout et ne savait plus comment garder son calme face à cette situation.
Un silence qui ne devait pas être, dansait dans la salle et fut heureusement chassé par le bruit de la porte s'ouvrant.
Les regards furent merveilleusement surpris de revoir Mosé.
'Bonjour à tous !' avait-il dit.
'Vous êtes sorti !' S'écriait monsieur Kyle. 'Dieu merci !' Avant d'ajouter, 'en même temps... un homme aussi puissant que vous, ne dure jamais dans les problèmes.'
'Ils m'ont relâché à cause de ma réputation.' Reconnaissait Mosé. 'D'ailleurs, je ne comprends toujours pas comment vous, docteur, vous avez pu penser cela de moi.'
'Je suis désolé monsieur, je ne faisais que mon travail.' S'expliquait-il. 'Vous savez... plusieurs personnes sont venues ici et couvraient leurs visages d'une sensibilité, qui enlevaient de nos yeux les soupçons des affreux actes qu'ils avaient commis ! Et, je ne voudrais plus faire cette erreur !'
'Je comprends !' Dit Mosé.
Le docteur baissa les yeux, puis dit, 'Je vais vous laisser maintenant.' Avant de leur annoncer qu'elle pouvait sortir dans trois jours.
Trois jours pendant lesquels Mosé venait lui rendre visite chaque matin, chaque soir et chaque moment où son cœur voulait voir Laura.
Quant à la jeune femme, elle ne lui avait toujours pas expliqué de ce qui s'était passé, évitant ses questions.
Elle ne voulait pas le mêler à tout ce drame, lorsque, il y était déjà.
Aussi, Laura avait peur de le faire fuir. Qu'il la prenne pour une folle ou qu'il ait peur de ce genre de présence.
Après tout, elle-même n'en voulait plus alors, ce n'était sûrement pas lui qui en voudrait. Se persuadait-elle.
Au jour dernier, dans l'après-midi, tout le monde qui lui avait rendu visite était déjà parti, sauf Mosé, qui l'aidait à plier bagage.
Une fois cela terminé, ils prirent la route.
Ils étaient déjà en chemin depuis à peu près cinq minutes, au moment où Mosé se souvint qu'elle voulait lui parler de quelque chose, 'Alors ?' demandait-il.
'Donc quoi ?'
'Que tenais-tu tant à me dire ?'
'Laisse tomber, tu veux ?' Demandait-elle, la tête baissée.
'Si tu as besoin de parler, je suis là !' Promettait-il.
'Merci... ' Répondit-elle avant de se demander Quand serais-je prête à tout lui déclarer ?
Se torturant les pensées alors que son cher conducteur voyait bien qu'elle était dans un état de lamentation.
Il fit ainsi le clown, se souvenant de combien elle aimait qu'il lui fasse rire.
Et, cette technique avait effleuré le succès, car elle en était ravie. Ensuite, ils rigolèrent tous les deux, dans la voiture, malgré le mystère qui hantait leurs esprits.
Celui du jeune homme qui se demandait ce qui troublait autant sa bien-aimée, et celui de cette dernière qui vivait dorénavant dans la peur.
Puis, Mosé emprunta un chemin qui était de plus en plus inconnu aux yeux de Laura.
Elle ne disait tout de même rien, signe de la confiance qu'elle avait en lui.
Ce n'était que lorsque la voiture se gara devant une maison en étage, qu'elle prit la peine de lui demander 'Où sommes-nous ?'
Alors le jeune homme se tourna vers elle puis répondit 'à la maison... '
Et sachant très bien la classe sociale dans laquelle il avait grandi, la jeune femme fut tout de même surprise 'c'est une maison ou un hôtel ?'
'C'est chez nous... ' rigolait-il.
'Pourquoi m'as-tu emmené ici ?'
'Je veux veiller sur toi jusqu'à ton rétablissement, Laura.'
'Je ne suis plus une enfant au cas où tu ne l'aurais pas remarqué.'
'C'était un ordre, pas une demande.' Affirmait-il.
Et, la jeune demoiselle qui souriait se laissa traîner par les mains précieuses de Mosé, à l'intérieur de cette magnifique demeure.
Il lui fit visiter la maison de quatre chambres dans laquelle il vivait seul, et elle ne trouvait sur aucun de ces murs, l'histoire de la vie de Mosé Ben Montagneux.
Aucune trace de son passé, ni de sa famille.
C'était étrange et elle se rendait compte à ce moment-là que quelque chose de terrible avait aussi dû se passer dans la vie de ce dernier.
Lorsqu'il lui indiqua où elle passerait la nuit, la jeune dame le pria de la laisser seule pour qu'elle prenne une douche.
Elle en avait besoin, surtout après avoir passé trois jours à l'hôpital.
Elle était seule dans cette chambre où ses pensées ne cessaient de la hanter.
Se rendant bien compte de ce qu'elle venait de vivre.
Elle alla prendre sa douche et après une demi-heure, en sortait pour constater que la nuit dansait déjà là dehors.
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