L'Oméga Muette de l'Alpha Bestial

Indésirable

Point de vue de Riley

Seize ans. Un doux anniversaire pour la plupart des filles. Un moment où la plupart rêvent de garçons et d'un avenir alors qu'elles se préparent à quitter la meute pour l'université. Un anniversaire sérieux, surtout pour les métamorphes, car c'est le jour où nous nous transformons pour la première fois en notre loup. En général.

Cependant, l'heure approchait de minuit et je n'avais pas réussi à me transformer, quelque chose de rarement entendu dans une meute. C'était considéré comme la trahison ultime, pire que d'être humain, de ne pas posséder son loup. Des larmes scintillaient dans mes yeux. J'avais soupçonné, lorsque la lumière du matin s'était levée et que je restais entière, que mon loup n'apparaîtrait pas, car je ne l'avais jamais entendue, pas une seule fois, durant toutes les années que j'avais passées dans cette meute. Lorsque minuit serait passé et que ce serait le lendemain, nous saurions avec certitude. J'aurais donné n'importe quoi pour avoir entendu le son de mon loup à ce moment-là alors que la meute me dévisageait dans son ensemble.

Contusionnée, battue, malmenée. Je peux sentir les yeux de la meute sur moi alors que je suis tirée au centre de la foule. Mes cheveux couvrent mon visage alors que je tombe au sol, mes genoux heurtant la dureté du sol avec un bruit sourd. Mon frère me méprise alors qu'il crache sur ma forme prostrée.

"Nous aurions dû savoir que tu serais toujours une petite s****e inutile et pathétique", a-t-il dit à haute voix, la foule faisant écho aux mêmes sentiments, tandis que mon père observe en arrière-plan, ne faisant aucun mouvement pour les arrêter.

Je garde mon visage caché. J'ai mal partout. Mon corps est douloureusement mince. Mes cheveux sont d'un bleu sombre éclatant avec des nuances de noir. Peu importe combien je les teins, ils ne changent jamais de couleur au grand désespoir de mon père. Il me force à porter des lentilles, cachant le bleu glacial de mes yeux et les rendant d'une couleur marron terne. Je me lève maladroitement, la lumière de la lune se reflétant sur ma peau pâle et me faisant paraître presque transparente. Je ne ressemble en rien à mon frère et à mon père. Autre chose que mon père abhorre.

Je me tiens là, frissonnant dans le froid, mes bras repliés étroitement sur ma poitrine. La meute forme un cercle, me maintenant confinée au centre. Leurs regards sont remplis de haine et d'hostilité. Mon propre frère a l'air triomphant alors qu'il me regarde froidement. Il n'y a pas d'amour entre nous. Il m'a toujours détestée, grâce à l'influence de mon père. Je suis reconnaissante qu'il ne m'ait pas fait plus de mal qu'il ne l'a déjà fait ce soir.

"On dirait que nous avons une indésirable parmi nous", a dit Damien à haute voix, alors que la meute continuait de me regarder, certains jetant des coups d'œil inquiets au ciel nocturne au fur et à mesure que les minutes passaient. "Une métamorphe sans loup. De droit, ma sœur ici", a-t-il dit en traînant, maintenant les yeux de tout le monde sur lui, le prochain Alpha en ligne pour le titre, "devrait être tuée pour être un fardeau pour notre meute."

Je l'ai fixé dans les yeux, mes cheveux se déplaçant pour révéler les miens. Une partie de moi souhaite supplier pour la mort. Ce serait de loin mieux que tout ce que je dois endurer dans cette meute. La lèvre de mon frère se retrousse et je sais qu'il ne va pas me laisser m'en tirer aussi facilement. Mon père a dégagé sa gorge et il a jeté un coup d'œil à sa montre, la tapotant avec un doigt "Il est maintenant passé minuit et Riley James a échoué à se transformer, témoin de la meute Crescent Moon" a-t-il annoncé solennellement "En tant qu'Alpha, il m'incombe de décider ce qui doit maintenant être fait avec un métamorphe indésirable. Malheureusement, elle contient également du sang d'Alpha, ce qui signifie que sa vie doit rester intacte" a-t-il ajouté avec dédain.

Qui aurait pensé qu'être la fille de l'Alpha me sauverait d'une mort certaine ? C'était presque risible, si injuste. Mon frère a regardé mon père, la déception sur son visage. La meute était silencieuse. L'anticipation était palpable dans l'air. Je savais que ce n'était pas la fin. La meute commença à murmurer entre eux.

"À quoi bon si elle ne peut pas se transformer ?"

"Elle ne peut pas défendre notre meute."

"Elle est inutile. Encore plus qu'un oméga !"

"Au moins un oméga peut se transformer. Cette fille a été faible depuis sa naissance."

Mon père a levé la main, exigeant le silence. Les murmures se sont éteints lentement. La colère était palpable dans l'air. La foule était agitée. Je suis restée figée, attendant le verdict. J'ai senti la haine s'intensifier dans mon cœur. Cette meute était remplie de rien d'autre que de cruauté. J'avais souffert aux mains de chacun ici, d'une manière ou d'une autre. Il n'y avait ni pitié, ni sympathie, ni gentillesse à trouver dans cette meute. Mon père était impitoyable et la meute l'était aussi. Il y avait des moments où je me surprenais même à souhaiter que la meute soit prise en charge par un autre Alpha, juste pour me donner une chance de prouver que j'étais digne de quelque chose de plus que cette existence misérable.

"Maintenant, maintenant, calmez-vous", a dit mon père d'un ton acerbe.

La meute m'a lancé des regards mutins. Mon père a fait signe aux femmes avec des enfants de les emmener au lit. Elles se sont éloignées rapidement, sans un regard en arrière. Cela m'a laissé avec les mâles, les guerriers et les omégas. Les vieux n'assistaient jamais aux réunions de la meute.

"Je comprends votre frustration" a continué mon père alors que Damien me faisait un clin d'œil, une expression satisfaite sur son visage "et je sympathise avec ce que vous ressentez. Je déteste avoir un tel fléau sur ma lignée impressionnante et je suis reconnaissant d'avoir Damien pour montrer à quel point ma lignée est impressionnante. Je ne laisserai pas cette fille s'en tirer sans punition, simplement parce qu'elle est la fille d'un Alpha."

La meute le savait déjà. Je le savais. Damien souriait largement maintenant, presque en frottant ses mains ensemble de joie. Je lui ai lancé un regard noir. Parmi tous ceux qui m'ont fait du mal, mon père et lui étaient les pires. "Damien" a appelé mon père, ce qui a fait que Damien a tourné à contrecœur la tête et il a regardé son père avec une expression sérieuse sur son visage "en tant que prochain Alpha en ligne, je te confie la punition. Je crois que tu trouveras quelque chose d'approprié pour cela, ce dégoûtant morceau de déchets" a-t-il craché, frémissant visiblement en me regardant.

Mon frère a éclaté de rire. "Bien sûr Alpha Maxwell" il a pris soin d'utiliser le titre de mon père dans ce cas, par respect.

Mon père a hoché la tête, "Je vous laisse faire, alors", a-t-il dit d'un ton désinvolte avant de se retourner, s'éloignant vers la maison de la meute sans un mot de plus, tandis que Damien s'approchait, un air de satisfaction sur le visage.

Je pouvais voir l'éclat vicieux dans ses yeux. J'ai avalé difficilement. Damien a observé la meute, qui était encore assez nombreuse. "Tout le monde, formez une file", a-t-il ordonné, mettant un membre de la meute au début de la ligne, face à moi.

Avant que je ne puisse bouger, il s'est rapidement mis derrière moi et j'ai senti mes bras être tirés au-dessus de ma tête et maintenus fermement en place. Je luttais en silence. Il a ri légèrement à mon oreille, tandis que nous regardions la meute s'aligner.

"Frappez-la aussi fort que possible, un à la fois, pendant qu'elle ne peut pas se défendre", a-t-il ordonné à la meute, maintenant mon corps immobile. "Voyons si elle survit à ça", a-t-il dit en souriant.

"L'Alpha a dit que nous ne pouvions pas la tuer", a tenté de protester un des membres de la meute.

Damien a souri, "Il l'a dit, mais si Riley meurt, il ne va pas vraiment se plaindre", haussant les épaules.

"Et elle a survécu à toutes sortes de coups, je doute qu'elle ne survive pas à ça. C'est étrange comme elle parvient à guérir sans son loup", a-t-il murmuré à voix basse, les membres de la meute hochant la tête en accord.

J'ai vu le premier membre de la meute se rapprocher un peu plus. Damien a tiré mes bras plus haut et j'ai senti le premier coup lorsque le membre de la meute m'a délibérément frappée dans la cage thoracique. J'ai senti l'os se briser, ma bouche s'est ouverte dans un cri silencieux. Mes cordes vocales n'avaient jamais récupéré de ce que mon père m'avait fait quand j'avais six ans et j'étais muette, ce qui n'a fait qu'accroître la joie de Damien. Des larmes piquaient mes yeux alors que le membre de la meute se déplaçait sur le côté et que le suivant prenait sa place. Mon côté pulsait de douleur, et je pouvais déjà sentir un bleu se former.

"Petite s****e pathétique, j'espère que ça te brisera", a murmuré Damien à mon oreille, sa voix venimeuse. "Tu vas souhaiter la mort d'ici à la fin", a-t-il ajouté en se vantant.

J'ai regardé la longue file de membres de la meute attendant leur tour patiemment, tous avec de larges sourires sur le visage, et j'ai forcé les larmes menaçant de couler sur mes joues à se retenir. La faiblesse ne ferait qu'encourager les autres à frapper encore plus fort.

Le deuxième membre de la meute a reculé puis il a frappé en avant, me frappant dans le sternum, me faisant perdre mon souffle un moment. Il a fléchi ses jointures et il s'est mis sur le côté. Au moment où nous avons atteint la fin de la ligne, Damien était la seule chose me maintenant debout.

Alors que le dernier membre de la meute prenait son tour, Damien m'a laissé tomber, ensanglantée et meurtrie, au sol, des larmes inondant mes joues. J'étais en agonie. Je me suis recroquevillée en position fœtale, incapable de bouger.

Il se tenait au-dessus de moi et il a attrapé mes cheveux, tirant ma tête pour me faire face. "C'est dommage que tu sois encore en vie", a-t-il grogné. "Mais peut-être que tu nous rendras tous, service en mourant dans les prochaines heures", a-t-il ajouté, me laissant retomber.

Il s'est éloigné sans un mot de plus, tandis que je restais là, me demandant ce que j'avais fait pour rendre la déesse de la Lune si en colère après moi et contemplant si la mort était préférable à la vie.