Chapitre 3 Josh

1352 Words
Lors du décès de mon père, on m'a un peu foutu la paix en m'envoyant dans une pension religieuse, un sanatorium comme ils l’appellent, rien que ça !, c'était surtout parce que mon silence et mes yeux vides perturbaient tout le monde. Ma mère voulait que je me soigne, que je devienne féminine et même que je fasse un apprentissage pour travailler au salon avec elle. Ça partait d'un bon sentiment, mais c’était sans compter avec la Peste, qui avait développé ses nombreux talents de comédienne, menteuse et autres joyeusetés du genre. Cette s.loperie avait 11 ans, toujours de grandes billes bleues, des cils qu'elle maquillait déjà, et ses cheveux châtains coupés en carré plongeant, lui donnaient encore plus l'aire d'une poupée, elle annonçait toutes les semaines qu'elle serait la meilleure apprentie, que l’esthétique la passionnait, etc., etc., etc. à tel point que son crétin de père avait fini de convaincre ma mère qu'il fallait garder cette opportunité pour sa fille chérie, Et franchement MERCI !!!!! Je détestais le salon, mais je faisais semblant d'être déçus, comme ça la Peste était contente et continuait de vouloir le salon et on me fichait la paix. Josh avait dû arrêter le Foot suite à un mauvais coup dans le genou, le jour ou le spécialiste a annoncé aux parents que le Foot pro n'était plus possible, j’ai cru qu'il leur avait dit que mon frère était mort !! Ma mère a pleuré, Diego a lâché une petite larme aussi, ben oui plus de Foot mon frère était mort, normal quoi (hé ho ! les crétins il a cerveaux aussi !!!). A l'hôpital, le pauvre était désespéré, j'avais eu droit de rentrée pendant les vacances de pâques, pour le voir. Il avait 17ans à l'époque et moi 12 et je ne rentrais que pour les grandes vacances d'ordinaire. Un hôpital défraichi, des couloirs interminables d'où s'échappaient les odeurs d'antiseptiques et d'autres effluves qui ne me plaisait pas plus, un ascenseur qui grince, le personnel débordé qui coure partout mais garde le sourire (elles sont géniales les infirmières si si je les admire). Je rentre dans sa chambre, il est assis dans un fauteuil au milieu de cette chambre immense, les murs peint en vert passé, dont la peinture s’écaille un peu, un deuxième lit est là, ce qui m'indique qu'il ne restera pas seul dans cette chambre. Je m'approche de son fauteuil doucement en l'appelant — Coucou Josh, je peux entrer ? — Ariel ??, me dit-il, surpris lorsqu'il m’aperçoit. Tu es venu seul de ta pension ? Les parents savent que tu es là ? — Mais oui, ils savent, et je ne suis pas seule, Betty est venue me chercher à la gare et m'a amené, elle est à la cafète en bas. Lui dit-je avec un petit sourire. Je vois ses yeux s'ouvrir comme des soucoupes (ben quoi, il y a un fantôme derrière moi ?) -tu souris !!!!! Et tes cheveux ! ils ont poussé ??(ben non, j'ai piqué ceux d'un clodo dans la rue) — Ben oui, ils poussent, maman voulait que je devienne une fille, mais ne dit rien, je mettrai une casquette, pas envie que la Peste me face un tour de cochon. -Oh ! Ben ça te va bien petite sœur, et appelle-la pars son prénom devant Diego sinon il ne te laissera jamais sortir de la « pension » — Elle a un prénom ???? Première nouvelle, dis-je en rigolant. Alors mon frère articule exagérément — A-li-ni-a répète après, moi dit-il, en rigolant. CA fait du bien de le voir un peu sans personne autour, il n'est pas méchant Josh, c’est un grand frère, il veut toujours protéger, prendre les décisions à ma place et gérer au mieux pour moi, surtout depuis que papa nous a quitté. Je sais qu'il a compris depuis longtemps le jeu de la Peste (oui, je veux bien faire un effort à voix haute mais pas dans ma tête !) et de son d. bile de père, mais à vivre tous les jours, je ne supporterai pas mon frère même si je l'adore. -Alors raconte-moi ? Quel sont tes options maintenant ? Et ton genou, tu n'as pas trop mal ça va ? Je vois sont doux regard devenir dure et triste. -Ben, je suis fichu, plus de Foot pour moi, j'en ai encore pour trois mois et après rééducation encore trois mois, le doc a dit que j'aurai une vie normale mais plus de Foot, tu te rends compte ?? Ma vie est fichue. Je viens m’asseoir sur son lit face à lui et le plus sérieusement du monde lui répond : -Ho ! mon pauvre, oui, je compatis, quel dommage que cet accident ne te soit pas arrivé à la tête. Tu aurais été encore plus d. bile, peut-être même que tu aurais perdu un œil ? Mais bon au moins, tu aurais pu jouer au Foot ! Il me regarde surpris et je vois ouvrir sa bouche en un oh puis quand il voit le sourire dans mes yeux, il commence à sourire aussi et on ce mets à rire tous les deux, on parle comme ça pendant une heure, des autres sports qu'il pourrait quand même faire, il me parle d'un voisin de chambre de 50 ans qui était ébéniste et lui avait parlé de son métier avec passion, il lui a même dit de passer à son atelier, je l'encourage à y aller, on ne sait jamais ça pourrai lui paire et il peut faire un apprentissage, une maitrise et ouvrir son propre atelier ! être reconnu dans le monde entier, etc., etc. On continua extrapoler toutes les possibilités jusqu'à ce que Betty (la vendeuse de maman) pousse la porte. -hey bien, on s'amuse bien je vois ? Bonjour Josh lui lance-t-elle, avec son superbe sourire. Betty porte bien son prénom, on dirait Betty bop en moins frisée, des courbes généreuses et un visage avenant. -Bonjour Betty répond Josh, c'est déjà l'heure ? -Et oui il faut que j'amène Ariel au salon votre mère veux l'embrasser avant qu'elle reprenne le train. En Se retournant vers moi Josh dit : -Quoi ? Tu as fait tout ce trajet et tu ne dors pas à la maison ? -Ben non, tu n'y es pas et ils n’ont pas voulu que je dorme à l'hôpital avec toi. Lui dis-je avec un immense sourire innocent il me tend les bras pour un gros câlin et me chuchote : -Tu me manques Ariel, vivement que tu reviennes, tient prend mon numéro, j'ai un portable comme ça on pourra avoir plus de nouvelles. J’ai pris son numéro en lui promettant de l'appeler toutes les semaines, et après un énorme câlin qui failli me rompre en deux (ben le fauteuil ça muscle les bras, et c'est une brute aussi). Je lui claque un b****r sur la joue et me sauve avec Betty. Ma mère a pris 10 min pour me parler, me rappeler à quel point la pension était chère qu'il fallait que j'améliore mes notes et réfléchisse aux études que je voulais faire, ça lui a pris 2 min les 8 restantes, elle m’a parlé de son mari et de la Peste. Donc voilà six mois d'hospitalisation et on m’a accordé généreusement deux heures avec mon frère, mais vu qu'il a un portable et les réseaux sociaux et que ma pension a le net (ben faut bien que ça serve le pognon dingue !!) Je me suis fait un compte et ça m’a permis de parler tous les deux jours à mon frère, il a été voir l'ébéniste, il m’a dit avoir adoré l'odeur du bois, toucher le velouté des fibres, il m’a parlé des techniques, et sorti de sa rééducation, a commencé son apprentissage, et pour le sport, il s'est mis à la natation c’a le défoule. Vivement les prochaines vacances. « Ho ma douce comme tu me manques, je te surveille, tu deviens chaque jour de plus en plus épanoui, bientôt tes quinze ans, il faut que je te prépare pour ce qui arrive, je veille sur toi !! »
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