Christopher Wallace

2453 Words
Christopher Les forces alliés ont pénétrés Alençon hier. C'est Anna qui est venue me prévenir, avec cette lueur d'excitation qu'elle n'a pas pu cacher. Soit trois semaines après mon crash. Je suppose que la résistance allemande a dû être féroce car Alençon se trouve à mi-chemin entre les côtes de la Normandie et de Paris, mais le principal c'est que nous soyons passés.  Maintenant je peux marcher un peu et mon bras se remet petit à petit, bien que des soins journaliers soient nécessaire. Agnès a fait un travail admirable, je dois le reconnaître, et avec peu de moyen. Je ne souffre que très moyennement et l'aspect de mon bras ne semble pas problématique.  Ces gens ont été formidables de courage et de bienveillance à mon égard, j'en suis encore ému, quand j'y repense. Elles n'ont pas grands choses mais elles le partage volontiers avec moi...  Et puis, il y Anna... Anna. Cette fille est absolument splendide! Je ne peux détourner mes yeux de sa beauté. Elle s'occupe de moi avec application et me veille le soir, jusqu'à ce que je m'endorme. Quelque fois, je la retrouve accroupit à mon chevet, la tête posée sur une partie de ma main. Je ne dis rien, je la regarde et caresse ses cheveux quelque fois. Je m'en veux, d'occuper sa chambre ainsi, mais à présent que je vais mieux, il est temps de lui laisser ses appartements et de retrouver un contingent anglais, pour reprendre mon poste de militaire.  J'ai assez abusé de leur gentillesse.  ... Je m'habille devant le miroir, des vêtements que mon données Anna et sa mère. Ils sont un peu serrés, ce sont ceux de son frère. Je m'apprête à me rendre à la mairie, car Anna m'a informée que s'était  dans ce lieu que les alliés avaient établit leur quartier général.  Quand je sors de la pièce, Anna, Agnès et Bérénice sont à tables.  Agnès : " On ne vous a pas attendu, je dois partir travailler. " dit-elle, en buvant son café.  Bérénice : " Venez! Il est tout chaud. " dit-elle en me servant un bol.  Je m'assieds sur le siège vide, à côté d'Anna. Christopher : " Merci. Je partirai avec vous Agnès. Il faut que je me rende à la mairie... "  Agnès : " Qu'est-ce-que vous racontez? Vous allez restez ici! Vous n'êtes pas en mesure de combattre qui que ce soit ou quoique ce soit! En plus, il n'y a que des américains à la mairie, aucun anglais, Anna est déjà allée voir. " Anna : " Oui, d'ailleurs, ils sont très tactiles..." dit-elle, agacée. " Je me suis renseignée et les anglais ont continués de progresser vers Paris avec le général Leclerc. Nous attendons que mon père et mon frère reviennent pour de bon et ensuite, nous rejoindrons la capital à notre tour, pour retrouver notre appartement. Vous viendrez avec nous et on cherchera le régiment de votre pays?"  Christopher : " Je pense que j'ai assez abusé comme ça... "  Agnès : " Mais non... Allez... mangez! La messe est dite! Vous partirez avec les enfants pour Paris quand le moment sera venu. Nous sommes si horrible que ça, pour que vous vouliez nous fuir? "  Christopher : " Pas du tout! C'est tout le contraire, cela faisait longtemps que je n'avais pas dormit dans un lit aussi confortable et le beurre en France n'a pas sont pareil... " dis-je en dévorant la tartine que Bérénice me tend. "Cependant, le débarquement a eu lieu et la guerre est loin d'être terminée! J'ai un devoir envers votre pays, mais aussi envers le mien. " Anna : " Je comprends et vous n'en êtes que plus honnête... mais pour continuer à être utile, il faut vous soigner. Vous vous remettez à peine de vos blessures, vous re-piloterez certainement..." Agnès : " Mais pas tout de suite! " la coupe-t-elle, menaçante. Anna lui fait les grands yeux en entendant son ton autoritaire. " Enfin... il ne faut pas que vous vous précipitiez trop, je veux dire... " ajoute-t-elle, en se radoucissant.  Bérénice : " Vous êtes marié? Vous avez des enfants? " dit-elle, changeant de conversation avec un naturel déconcertant.  Christopher : " Non. Ni femme, ni enfant. " répondis-je, amusé par son interrogatoire.  Agnès : " Tu vois bien qu'il est trop jeune pour ça... Quel âge avez-vous? "  Christopher : " Je vais avoir 24 ans en Novembre. " Agnès : " Tu vois... il a presque le même âge qu'Alexandre... "  Alors que je mange pour ne pas avoir à poursuivre cette discussion, la porte d'entrée s'ouvre violemment et je me lève instantanément, prêt à parer à tout danger. Deux hommes vêtus de béret et d'un brassard de la FFI rentrent dans la cuisine. Agnès et Anna se jettent à leur cou. Anna : " Papa! J'ai cru que vous étiez partit à Paris... Vous ne les avaient pas suivi? " dit-elle en le serrant contre elle.  Alexandre : " Non. Il y en a certains qui on continuer jusqu'à la capitale, mais ils n'ont pas besoin de nous! Ils ont des chars et des voitures... " Il se tait en me voyant, puis s'avance vers moi et me tend la main. "Bonjour! Je suis Alexandre. C'est un honneur d'avoir un aviateur anglais chez nous. " dit-il, avec solennité.  Christopher : " Enchanté. C'est moi qui suit honorer, votre famille m'a beaucoup aider. "  Henry : " Bonjour monsieur. Henry Marchand." dit-il, en enlevant sa casquette. "Votre avion à été touché? "  Christopher : " Oui... j'ai du m'extraire en parachute... "  Henry : " C'est donc à vous qu'on doit les armes! La nuit où ce jeune homme est tombé dans le jardin, on venait de recevoir une gargarison de fusils, parachutés dans la forêt." dit-il à Anna.  Anna : " C'était donc ça votre mission? Leur fournir des armes pour le débarquement imminent?" Je ne sais pas quoi dire. Ma mission est classée top secrète mais il semblerait que dans cette famille tout soit à découvert.  Christopher : " Désolé, mais je ne peux pas vous répondre... je... "  Alexandre : " On comprend! " dit-il, voyant mon embarras. " Mais merci quand même, ça nous a bien aidé quand les allemands ont prit la fuite. On a pu les ralentir et faire quelques prisonniers."  Christopher : " Votre soeur me disait que vous partiriez pour Paris lorsque le moment sera venu? Il faut absolument que je retrouve mon escadron. Je suis ici depuis plusieurs jours et je ne veux pas paraître pour un déserteur. "  Henry : " Mais vous ne l'êtes pas! Vous avez effectué votre mission avec brio et en plus, vous avez évité de vous faire tuer! C'est un exploit! Il y a la gare à quelques kilomètre, vous prendrez le train avec les enfants. Nous autres, nous resterons ici, quelques temps, histoire que ça se calme. J'ai été sollicité par les camarades pour surveiller les miliciens qu'on a arrêtés... " dit-il, en s'adressant à sa femme.  Christopher : " Qu'est-ce-que des miliciens ? " demandais-je avec curiosité.  Alexandre : " Des enflures qui ont choisi le mauvais camp! " dit-il avec virulence.  Agnès : " Alexandre! Ton langage! "  Anna : " Disons, qu'ils ont choisi de faire le sale boulot des allemands... ils traquaient les résistants et pillaient certains commerces... en réalité, ils se pensaient au-dessus des lois. On en est arrivé à plus les craindre que les allemands... et pourtant ils sont français, comme nous."  Alexandre : " Ils ont fait allégeance à Hitler, ils ne sont plus français! " dit-il avec hargne.  Agnès : " Alexandre! "  Alexandre : " Quoi?! C'est vrai! " Bérénice : " Le fils de Matilde est rentré à la milice il y a trois mois... tu penses qu'il est avec les autres? " demande-t-elle à Henry.  Henry : " Je ne sais pas... mais tu sais, qu'il y soit depuis trois mois ou un an, ne change rien, il y est! Et ça, ça joue en sa défaveur, je ne pourrais rien pour lui... "  Je m'éloigne un peu de la cuisine et guide Anna avec moi. Christopher : " Excusez-moi de vous demandez ça en une pareille occasion... mais j'ai besoin de vous, pour envoyer un nouveau message pour moi."  Anna : " Pas de soucis! Maintenant ce sera plus facile, les allemands ne peuvent plus rien nous faire." dit-elle, avec un sourire.  ... Nous marchons dans la rue, Anna et moi. Je suis surpris de constater que rien ne peut laisser penser qu'il a eu la guerre ici. Les gens font le marché, discutent et rient même, il n'y a que les voitures avec des hommes armées qui vont et viennent, qui rappellent le contexte dans lequel nous sommes... Très vite, nous nous retrouvons dans le bureau de poste. Il est bondé, mais Anna m'emmène dans une pièce adjacente. L'espace est très limité et nous sommes presque coincés l'un contre l'autre. Elle me sourit timidement et sort le morse d'une boite sous la table.  Anna : " Vous savez vous en servir? "  Christopher : " Oui, mais avec mon bras... " dis-je en lui montrant le bandage de fortune que m'a fait sa mère.  Anna : " Vous allez me dicter, alors... " dit-elle, mettant en place l'objet. " Je vais me brancher aux bureaux de poste parisien. Je vous écoute."  Christopher : " Code mercury. Aigle blessé. "  Anna : " Décidément, c'est aussi indéchiffrable que radio Londres... " dit-elle en tapant sur le petit objet. " Je ne demande pas ce que ça veut dire... c'est top secret? " dit-elle sans attendre de réponse.  Je lui sourit poliment, pendant qu'elle s'active à faire ce que je lui demande. Elle lève la tête doucement lorsqu'elle a terminée et nous nous retrouvons coller l'un à l'autre.  Christopher : " Excusez-moi... " dis-je, lorsqu'elle percute mon torse de son nez.  Elle ne dit rien. Elle me regarde avec cette fascination habituelle. Je me perds avec joie dans ses deux iris vertes, avant de respirer son parfum envoûtant de jasmin, qui fait battre mon coeur jusque dans mes tempes. Alors que mon regard se porte sur sa bouche charnue, sans réfléchir je pose mes lèvres sur les siennes. Trop faible pour résister à la tentation. Elle reste immobile, mais répond à mon baiser... Après quelques secondes, elle s'éloigne de moi, reprenant son souffle. Anna : " Il faut y aller... quelqu'un peut rentrer à tout moment. " dit-elle, contre mes lèvres.  ... Sur le chemin du retour, l'ambiance à changé, Anna est plus silencieuse, plus pensive... Anna : " Vous vivez à Londres? " dit-elle tout à coup.  Christopher : " Euh.. oui. En réalité, dans le civil, je suis journaliste. "  Anna : " Vraiment? " dit-elle, émerveillée.  Christopher : " Oui. Je travaille pour le journal de mon oncle. J'ai débuté le conflit en étant reporter de guerre, puis, après Dunkerque et la débâcle... Je me suis engagé dans l'aviation, car je voulais avoir un rôle plus significatif. "  Anna : " Vous avez des frères et soeurs? "  Christopher : " Non, mais j'ai une cousine et un cousin, que je considère comme mes frères et soeurs... nous n'avons pas beaucoup d'années de différence. "  Anna : " Vos parents font quoi dans la vie? "  Christopher : " Mon père s'occupe de l'entreprise familiale qui fait du lait en poudre et ma mère... elle ne travaille pas. Lorsque mon grande-père est décédé avant la guerre, ils sont parti vivre dans la demeure familiale dans le Sussex, fuyant par la même occasion les bombardements de la capitale. Il n'y a que mon oncle et ma tante qui soient restés à Londres... J'espère qu'ils ne leur ai rien arrivés." dis-je inquiet. Anna : " Quand vous atteindrez Paris, vous demanderez à retourner chez vous? "  Christopher : " Je ne sais pas. Si ils ont encore besoin de moi, je ferai mon devoir. "  Anna : " Vous me manquerez... " dit-elle, avec tristesse.  Je me tût, souriant poliment, alors que nous arrivons devant la maison. Je la laisse passer devant moi, n'oubliant pas la correction réglementaire que m'a enseigné mon cher père. Je suis cependant chagriné moi aussi, de devoir la quitter. Si cela ne tenait qu'à moi, je ne partirai plus jamais... ... Je passe les jours suivant en compagnie de cette famille atypiques, drôle et courageuse. Malgré les privations et la clandestinité, ils ont gardés une sorte d'espoir qui m'émerveille. Henry est un homme affable qui fait de son mieux pour que ses enfants soient protégés. Il m'a conté son rôle dans la résistance et je découvre que j'ai en face de moi un véritable combattant, voir un héros ordinaire (si être un héros du quotidien peut signifier cela). Ils étaient à la fois traqués par les allemands et la milice. Leurs conditions de vie, dans les bois, faisait qu'ils étaient sur le qui vive à chaque instants. Alexandre qui parait très impulsif de prime à bord, à montrer un grand sang-froid durant toute cette période et ses récits imagés de certaines confrontations, m'a tenu en haleine comme un gosse! Je dois admettre qu'il n'y a rien que je n'apprécie pas dans chez ces gens. Même Bérénice! Elle semble traumatisée par le moindre bruit d'obus et de mitraillette depuis que les allemands ont passés la frontière alsacienne, mais elle a accueillit sa famille avec altruisme et elle est à l'origine de la connaissance des plantes médicinales qui m'ont soignées aussi efficacement.  Quand à Anna... En ouvrant les yeux dans sa chambre, la première fois, j'ai cru un moment que j'étais au paradis et qu'un ange m'accueillait! Quand elle s'est adressée à moi en anglais, avec cette accent français irrésistible, j'ai compris qu'elle venait de me porter secours. Chaque jours passés avec elle est un enchantement. Elle fait tout son possible pour que je ne m'ennui pas... mais le simple fait d'être en sa présence suffirait à occuper toutes mes journées!  Le soir, elle me traduit le journal et me tient la main jusqu'à ce que je m'endorme. Démontrant à quel point elle peut-être délicate. Je rêve de reposer mes lèvres contre les siennes depuis que nous avons envoyer ce message au bureau de poste, mais je ne veux pas profiter de la situation.  Ils ne cessent de me remercier de les avoir aider, alors que j'ai le sentiment de n'avoir rien fait. Ils n'avaient pas besoin de moi, ils se débrouillaient très bien tout seuls.  Bien qu'être avec eux, m'éloigne chaque jours du but réel de ma mission, je ne voudrais être nulle part ailleurs...
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