II - LE TRAFIC DU MARCHAND D’ESCLAVES

3092 Words
II LE TRAFIC DU MARCHAND D’ESCLAVES Le soleil ardent des Indes occidentales s’abaissait sur la mer comme pour baigner son orbe embrasé dans les eaux bleues, lorsqu’un navire qui avait tourné la pointe Pedro, prit sa direction vers l’est pour Montego-Bay. C’était un vaisseau à trois mâts, une barque comme l’annonçait son mât de misaine, et jaugeant, d’après l’apparence, de trois cents à quatre cents tonneaux. Il filait toutes voiles dehors par une douce brise ; l’air de vétusté des voiles, la couleur effacée de la coque étaient autant de signes qui annonçaient un voyage de long cours. Outre le pavillon attaché comme un pennon à la vergue supérieure, un autre pendait jusqu’au couronnement de la poupe. Ce dernier était un champ d’azur semé d’étoiles avec des raies rouges et blanches, le drapeau d’un pays libre. Le navire renfermait pourtant dans ses flancs une cargaison d’esclaves : c’était un négrier. Après être entré dans la baie, il vira soudain de bord et tourna au sud, mettant le cap sur un point désert de la côte. Arrivé à un mille de terre, il cargua ses voiles, et le tintement sonore de la chaîne qui traînait à travers l’anneau de fer du trou de l’écubier, annonça qu’on jetait l’ancre. Il s’agissait, avant de débiter la marchandise vivante, de la parer pour les chalands. Selon la phraséologie du négrier, le chargement du navire se montait à deux cents « balles ». C’était une cargaison assortie de marchandises recueillies sur divers points de la côte africaine. A côté de l’intelligent Mondigo à peau basanée, on voyait le Jolof couleur d’ébène ; le fier Toraman coudoyait le Panpars soumis ; le jeune Ébo à face de babouin était enchaîné, poignet contre poignet, au cannibale Moco, où à l’indigène insouciant du Bango et de l’Augbla. Les pauvres esclaves scrutaient de l’œil avec terreur cette côte inconnue qu’ils prenaient pour le tant redouté Koomi, contrée des cannibales. Un peu de réflexion les aurait rassurés sur les intentions des Tobou-Doo — ces tyrans blancs qui les avaient expatriés par-delà l’Océan. Le riz coriace, le maïs desséché, leur seule nourriture depuis leur départ, n’étaient point propres à les engraisser pour des festins d’anthropophages. Leurs peaux, douces et lustrées autrefois, s’étaient ternies et ridées ; leurs corps portaient les traces de leurs chaînes et des souffrances subies pendant la traversée. A peine l’ancre eut-elle touché le fond que les « balles » vivantes furent amenées sur le pont par lots de trois ou quatre. En sortant de l’écoutille, chaque pauvre créature était rudement saisie par un matelot, qui, une brosse à la main, l’enduisait d’un liquide noirâtre, composition formée de poudre à fusil, de jus de citron et d’huile de palmier ; un autre matelot frottait ensuite sur l’enduit pour le faire pénétrer dans la peau jusqu’à ce que l’épiderme fût noir et luisant comme une botte bien cirée. C’est ainsi que l’on préparait la marchandise pour la vente. Le propriétaire du bâtiment négrier, se tenant sur le gaillard d’arrière, présidait à cette opération. Dès l’arrivée du négrier, une barque se détacha de la côte et se dirigea vers le bâtiment nouvellement amarré. Deux nègres demi-nus tenaient les rames ; un homme, à peau blanche ou plutôt jaunâtre, assis dans les cordages du gouvernail, avait pris les drosses et conduisait l’embarcation. Il pouvait avoir une soixantaine d’années ; son visage sillonné de plis et bruni par le soleil indien ressemblait assez à une feuille de tabac ; ses traits étaient si effilés que les deux profils collés l’un contre l’autre avaient beaucoup de peine à former une face. Un nez crochu, un menton d’une prodigieuse saillie, entre eux une baie indiquant la place des lèvres, donnaient l’idée d’un type juif exagéré. Telle était, en effet, la nationalité de ce personnage. Quand la bouche s’entr’ouvrait pour rire — événement rare — deux dents seulement s’y montraient, éloignées l’une de l’autre comme deux sentinelles qui gardent l’entrée d’une caverne. Deux prunelles noires et brillantes, semblables à celles de la loutre, éclairaient perpétuellement ce visage, car leur propriétaire, disait-on, s’abandonnait rarement au sommeil ; une paire d’épais sourcils blancs se rejoignait sur le cap mince du nez ; les cheveux — absents probablement — étaient remplacés par un bonnet de coton jaune sur lequel reposait un chapeau de feutre à poils rares et à bords cassés. Un habit presque sordide, des culottes de Casimir qui montraient la corde, des bottes éculées composaient un accoutrement digne de cette bizarre figure. Un colossal parapluie en coton bleu reposait sur les genoux de l’Israélite pendant que ses deux mains s’occupaient au gouvernail. Cet individu n’était autre que Jacob Jessuron, marchand d’esclaves et Juif d’origine prussienne, deux fois Juif par conséquent. Les deux noirs maniaient la rame avec adresse et activité ; cependant leur maître ne cessait de les exhorter à nager plus vite et il regardait du côté de la ville avec inquiétude ; peut-être craignait-il quelque concurrent et désirait- il arriver au navire sans être aperçu. Si tel était son désir, il fut satisfait. « Ho ! du vaisseau ! cria-t-il à pleins poumons quand l’esquif arriva sur le bordage du négrier. — Qui est-là ? » demanda une voix partant du gaillard d’arrière, et aussitôt la figure du capitaine Aminadab Jowler se montra sur la galerie du faux-pont. « Ah ! messire Jessuron, ajouta le négrier, c’est pour avoir la première vue de mes mauricauds ? Bien. Premier arrivé, premier servi, c’est mon système. Content de vous voir, comment va la santé ? — Parfaitement, dit le vieux Juif avec un affreux accent allemand. La cargaison est-elle belle ? — Bonne marchandise n’a pas besoin d’être vantée ; montez la voir. » Jacob Jessuron saisit la corde qui lui fut jetée, grimpa comme un vieux singe le long du bord et se trouva bientôt sur le pont du navire. Après quelques congratulations prouvant la bonne harmonie des deux personnages —amitié aussi solide que peut l’être celle de deux coquins —le juif assura ses lunettes sur la mince arête de son nez, et commença l’inspection des marchandises. Sur le gaillard d’arrière du négrier et près du câblot d’échelle se tenait un homme d’un aspect étrange, différant des blancs de l’équipage autant que des noirs de la cargaison. Pour avoir l’entrée de la cabine, il fallait qu’il ne fût pas compris dans ces marchandises humaines, il tenait pourtant de l’Africain et de l’Arabe, bien que ses traits le rapprochassent du type européen. Sa peau avait la patine d’un beau bronze florentin ; des sourcils finement arqués couronnaient des yeux noirs et arrondis ; il avait le nez aquilin, les lèvres fines, une chevelure noire bouclée, mais non crépue. Un riche costume faisait valoir la beauté des formes de cet homme qui paraissait vingt ans à peine. Une tunique sans manches, en satin jaune, serrée à la taille par une écharpe de crêpe de Chine frangée d’or, descendait plus bas que ses genoux ; une autre écharpe de couleur bleue se drapait sur son épaule droite, et un cimeterre au fourreau d’argent ciselé, à poignée en ivoire, se dissimulait à demi dans les plis de son vêtement ; il avait pour coiffure un turban de cachemire, et aux pieds, des sandales en peau de Kordofou ; le cou, les bras et les jambes étaient nus. Malgré ce costume asiatique, ce jeune homme était Africain, ce qui ne veut pas toujours dire n***e. Il appartenait à la grande nation des Foolahs (Fellafos), race de bergers guerriers, dont le pays s’étend des confins du Darfour aux rivages de l’Atlantique. Trois ou quatre hommes de cette tribu l’entouraient, mais leurs vêtements, d’étoffes plus communes, et leurs attitudes respectueuses témoignaient de leur infériorité. Au contraire, le maintien hautain du jeune homme indiquait un chef d’un rang élevé. C’était, en effet, un prince Foolah des rives du Sénégal. En quelle qualité se trouvait-il sur ce navire ? telle fut l’interrogation que se posa le marchand d’esclaves Jessuron quand ses regards se portèrent sur le Foolah ! « Qu’avez-vous donc là, capitaine ? dit-il à Aminadab Jowler. Des esclaves ?... C’est impossible. — Celui que vous voyez là en satin jaune est ni plus ni moins que Son Altesse Royale le prince Cingües, fils du Sultan de Footo-toro. Les autres sont ses sujets, ses courtisans, des gens qui le servent. II « QU’AVEZ-VOUS DONC LA, CAPITAINE ? » (P. 14.) — Sultan du Footo-toro ! répéta le juif en brandissant son parapluie bleu en signe de surprise. Ah ! la bonne affaire ! Mais pourquoi les habiller ainsi ? ils ne vaudront pas pour cela un sou de plus au marché. — S’ils étaient à vendre, oui ; mais le prince est mon passager, ni plus ni moins. C’est une curieuse affaire. — Contez-la moi donc, capitaine. — Voici : il y a un an, une armée de Mandigos attaqua la ville de Footo-toro et la mit au pillage ; parmi les esclaves qu’ils firent se trouva la sœur du prince Cingües, qui était l’enfant bien-aimée du vieux Sultan. Les Mandigos la vendirent à un marchand des Indes occidentales, qui l’emmena dans une des îles, on ne sait laquelle. Le prince est parti sur l’ordre de son père à la recherche de sa sœur. Et maintenant vous en savez autant que moi ? » L’expression qui s’étendit sur le visage du vieux Juif, pendant ce récit, prouva l’intérêt qu’il y prenait, mais il s’efforça de dissimuler son émotion. « Voilà une belle histoire, dit-il, quand le négrier cul fini de parler. Mais comment espère-t-il retrouver sa sœur ? Il pourrait aussi bien chercher une aiguille dans une botte de foin. — Cela ne me regarde pas, répondit indifféremment le capitaine ; mon affaire était de l’amener ici, et je consens à le reconduire chez lui, aux mêmes conditions, s’il le veut. — Il vous a donc payé un bon prix ? — Voyez-vous cette rangée de Mandigos près du cabestan ? J’aurai vingt de ces gaillards pour ma peine. — Il y en a quarante, dit le Juif ; et les autres ? — Il les donnera en échange de sa sœur, quand il la retrouvera. — Aïe ! fit le Juif en haussant les épaules ; cela ne sera pas une affaire facile. — Par le diable, vieux camarade, dit le capitaine frappé d’une idée, je songe que vous pouvez aider le prince dans son entreprise. Personne ne pourrait mieux le piloter que vous qui connaissez toute la population de l’île. Il vous payera bien, allez ! — Bien, capitaine, je ne dis pas non ; mais y a-t-il autre chose à espérer que les vingt Mandigos ? — En argent ? pas un rouge liard. Hommes, femmes, telle est la monnaie du pays. Mais venez boire le gin dans ma cabine ; nous arrangerons cette affaire-là, quand vous m’aurez dit ce qu’il vous faut de mon bétail noir. » Le soleil allait disparaître dans les flots, lorsque le gig cutter et la yole du capitaine furent mis à l’eau et les « balles » déposées sur le rivage, dans le petit couvert qui servait à cacher l’esquif du Juif. Celui-ci avait acheté en bloc toute la cargaison. La barque de Jacob Jessuron suivait, à une encâblure, les bateaux qui transportaient les esclaves. Le prince Cingües était assis à la poupe, face à face avec le Juif. Les couleurs éclatantes de son costume chatoyaient, malgré la pénombre, sur la surface grise des eaux. Le lendemain du jour où le bâtiment négrier avait débarqué sa cargaison, M. Vaughan, placé devant la fenêtre de la salle, aperçut un cavalier qui se dirigeait vers sa maison, par l’avenue de tamarins. Comme l’étranger s’approchait, sa monture se transforma graduellement en mulet, et le cavalier en un homme sec et long, de mine rébarbative. « L’inspecteur du penn de Jessuron ! le confident du vieux Juif ! murmura M. Vaughan. Que peut-il me vouloir si matin ?... Quelque lot de bois d’ébène à vendre sans doute ; un négrier a passé hier dans la baie. Et ce Jessuron n’oublie jamais de m’avertir des premiers, quand il a renouvelé son lot d’esclaves. Platitude juive ! ces gens-là feraient des courbettes à leur plus cruel ennemi s’ils espéraient tirer de lui un bénéfice. » Ce monologue fut interrompu par l’entrée de master Ravener qui se confondit en saluts auprès du planteur. En dépit de l’inimitié de Loftus Vaughan et de Jessuron, les habitudes hospitalières des planteurs firent que le custos offrit de prime abord des rafraîchissements à l’envoyé du marchand d’esclaves. Ravener, après s’être fait prier, accepta un verre de swizzle. Un vase énorme, placé sur le buffet avec une grande cuiller en argent et des vases autour, contenait le swizzle, mélange de rhum, de sucre, d’eau et de jus de citron. C’est un breuvage que l’on trouve toujours dans la demeure d’un planteur de la Jamaïque ; il est versé par une fontaine qui ne tarit jamais, car on la remplit à mesure qu’elle s’épuise. L’inspecteur du penn de Jessuron prit des mains d’un sommelier n***e une large timbale de swizzle et la remit en faisant claquer la langue sur ses lèvres avec l’observation d’usage : « Très-bon ! » Ensuite il s’assit sur le siége qui avoisinait celui de son hôte. M. Vaughan, observant une réserve tant soit peu hautaine, attendit que son visiteur expliquât le motif de sa visite. « Eh bien ! monsieur Vaughan, dit Ravener, je viens vous parler d’une petite affaire de la part de M. Jessuron. — S’il s’agit d’esclaves à vendre, votre patron vous a donné une peine inutile en vous envoyant chez moi ; mon assortiment est complet. — Je viens au contraire chez vous pour acheter, monsieur Vaughan, c’est-à-dire si vous y consentez. — Bonnement, acheter, et quoi, s’il vous plaît ? — Nous avons un client qui a besoin d’une fille pour servir à table, et il ne nous reste rien dans notre provision qui puisse lui convenir. Vous en avez une qui ferait son affaire, s’il vous plaisait de nous la céder. — De qui parlez-vous ? — De cette petite Yola que M. Jessuron vous a vendue l’an dernier. Que diriez-vous de dix livres pour échange ? — Peuh ! fit le planteur avec un mouvement d’épaules dédaigneux, ce serait loin de mon prix en supposant que je voulusse vendre cette fille. — Disons vingt, hé ? — Ni vingt, ni deux fois vingt, ni même deux cents livres. — Deux cents livres ! dit Ravener en bondissant sur sa chaise. Il n’y a pas une esclave de l’île qui vaille tant d’argent. — Eh ! qu’elle les vaille ou non, qu’est-ce que cela me fait, puisque je préfère la garder ? — S’il en est ainsi, se hâta de dire Ravener, nous donnerons les deux cents livres ; mais maître Jessuron me grondera. — Vous ne m’entendez donc pas ? s’écria le custos. Je n’accepterai ni les deux cents livres ni même le double. Yola appartient à ma fille qui refusera son consentement à cette vente. — Messire Vaughan, vous ne voudriez pas manquer une bonne affaire ? Je vous offre les quatre cents pounds pour ne pas mécontenter mon client. — Eh bien ! dit le planteur, tenté sans doute par cette offre exorbitante, je vais consulter Catherine ; mais je ne compte guère sur la réussite. Je crois que sa femme de chambre est la fille d’un roi Foolah. Miss Vaughan l’aime beaucoup, j’ai promis de ne jamais la vendre sans son aveu, et, dites-le bien à M. Jessuron, je suis incapable de manquer à ma parole, moi ! » Après avoir prononcé ces derniers mots avec affectation, le planteur quitta la salle dans laquelle il rentra au bout de quelques minutes pour dire à Ravener : « Comme je m’en doutais, je ne puis céder Yola, quelque prix que vous m’offriez d’elle. — Bonjour, monsieur Vaughan, je n’avais pas d’autres affaires ce matin, répondit l’inspecteur avec une obséquiosité qui cachait mal son dépit. — Jacob Jessuron est terriblement généreux ce matin, se dit le planteur quand la porte se fut refermée. Il avait sans doute quelque méchant projet, et je me suis mis en travers.... Ma foi ! je suis ravi d’avoir vexé le vieux ladre ; il m’a joué assez de mauvais tours. » Lorsque la monture de Ravener prit le chemin commun au sortir de l’allée de tamarins, elle fut rejointe par une autre mule sur laquelle venait le marchand d’esclaves, impatient de connaître le résultat de la négociation de son envoyé. Quand Ravener lui eut conté sa déroute, le vieux Juif fut saisi d’un transport de colère : « La boue de mes bottes pour vous, mons Vaughan ! cria-t-il en brandissant son parapluie dans la direction de Mount-Welcome. Il viendra un temps où vous mendierez deux cents livres. Et cette belle lady de couleur, cette miss niaise ! Peut-être sera-t-elle vendue un jour sur le marché, et moins de deux cents livres, car elle ne les vaut pas. Je donnerais deux fois la somme pour voir cela, et je le verrai peut-être gratis un jour ou l’autre. » Ravener, avec toute la soumission d’un inférieur et tout le respect qu’il portait à un vieux coreligionnaire, car lui même était juif, laissa déborder la colère de Jacob Jessuron ; mais quand elle ne s’exprima plus qu’en interjections entrecoupées, il adressa la parole à son patron d’un ton insinuant : « Rabi (maître), lui dit-il, c’est donc une belle affaire que vous manquez-là ? — Och ! vous le voyez bien. Le prince m’aurait donné vingt robustes Mandigos en échange de Yola. Il n’y a pas à en douter ; c’est sa sœur. Vingt Mandigos qui valent chacun cent livres ; c’est une fortune ! — Eh bien ! rabi, elle est à vous tout de même. — Et comment ? — Le capitaine Jowler a bien ses raisons pour ne pas venir à terre.... Et à qui répondez-vous du prince ? à lui seulement. — Étonnant Ravener ! s’écria le juif en regardant son confident avec admiration. Par le Dieu de nos pères ! je n’avais pas songé à cela. C’est vrai. Jowler n’ose pas montrer sa figure dans la baie. En outre, il y a une convention entre nous. Peu lui importe ce que deviendra le prince ; son navire repart dans vingt-quatre heures. — Alors, rabi, dans vingt-quatre heures, les Mandigos et le prince, qu’il nous faut débarrasser de ses oripeaux en clinquant, seront à vous. »
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