Ava
Alors qu’il me guide dans les couloirs en me tenant par le coude, je cherchais comment respirer…
_ Attends, deux secondes Adam… Dis-je alors qu’il s’arrête face à une grande porte.
_ Respire. Tout ira bien.
_ Ouais… Mais je ne l’ai pas vue depuis quatorze ans…
_ C’est vrai que ça fait long… Prête ?
_ Pfff… Oui, c’est bon…
Il s’avance et toc à la porte. Puis entre après un simple « entrée. » Je le suis de près et reste près de lui. J’ignore pourquoi, mais sa présence m’apaise… Peut-être est-ce le fait d’avoir passé la journée avec lui…
_ Merci Adam. Tu peux disposer.
Il acquiesce de la tête et s’apprête à sortir. Mais je réalise une chose et le stoppe dans son élan en le tenant par son bras…
_ Minutes…
_ Oui. Dit-il simplement en évitant curieusement mon regard.
_ Mon téléphone… Rends-le-moi.
_ Mais bien sûr.
Il le sort de sa poche et me le temps, me laissant apercevoir son sourire canaille. Là, je le reconnais bien… Puis, il sort sans en dire davantage… Et je réalise seulement qu’il vient de me laisser seule avec cet homme que je prends pour responsable du malheur de ma mère… Et là… Là, je sens la colère montée en moi. Une rage que j’ai envie de lui cracher à la figure… Je me tourne vers lui et le fixe d’un nouvel œil… Il n’a pas changé… Toujours le même… En un peu plus vieux…
_ Ava… Laisse-moi te regarder… Ce que tu as grandi.
_ …… Bah ouais. J’ai plus quatre ans.
_ Ava.
_ Nan… Ça ne prend pas… Tu disparais du jour au lendemain !! Et quatorze ans plus tard, tu m’envoies l’un de tes toutous me kidnapper !!! Tout ça parce que tu as envie de me voir !!!
_ C’est pas tout à fait ça. Et je n’ai pas disparu du jour au lendemain.
_ Oh j’t’en pris. J’avais peut-être quatre ans, mais je ne suis pas stupide.
_ Ava… Si je suis partie, c’est parce que j’avais une très bonne raison. Et si je t’ai fait venir ici, c’est parce que là-encore, j’avais une très bonne raison.
_ Oh… Ça change tout alors. Vas-y, je suis tout ouï…
_ C’est une très longue histoire.
_ Oh oui… Une longue histoire.
_ Ava… Laisse-moi au moins m’expliquer.
_ Pff… OK… Si après ça, je pourrais repartir chez moi.
_ Chez toi ?… Eu, je ne crois pas. Quand tu sauras la vérité… Tu ne partiras plus d’ici.
_ Pff… Mais bien sûr… Pfff. Tu rigoles, j’espère ? Dis-je en me retenant de rire.
_ Vient… Viens avec moi.
_ Où ça encore ?
_ Regarde par cette fenêtre.
Je souffle et lève les yeux au ciel en le rejoignant. Une fois près de la fenêtre, il me sourit et m’invite à regarder. J’obtempère et hallucine… C’est quoi ça ??? Il y a des loups… Et pas des petits, non des gigantesques loups !! De toutes les tailles. De toutes les couleurs.
_ C’est un élevage d’une espèce en particulières ?
_ Eu… Non… Ce sont mes amis… Mon clan.
_ Je ne comprends pas.
_ Tu vas comprendre.
Darcy ouvre la fenêtre et grogne… Et grogne ???? L’instant suivant, je vois les loups se transformer sous mes yeux et redevenir des humains…
_ C’est pas vrai !!!!
_ Eh oui, des loups-garous… Tout simplement.
_ Nom de Dieu !!!!! C’est impossible !!
_ Rien n’est impossible. Ces gens sont ma meute et j’en suis le chef, leur alpha.
_ Hein ??… Mais ce…
Ses derniers mots font tilt dans ma tête… Je me tourne vers lui et le regarde avec de grands yeux…
_ Tu… Tu es…
_ Un loup-garou. Oui, j’en suis un. Tout comme toi, par ta naissance.
_ Que… Que… Que… Je ne suis pas un loup-garou !!! T’es malade !!!
_ Si tu l’es… Et maintenant que tu as fêté tes 18 ans, tu feras ta première transformation à la prochaine pleine lune. D’où ta présence ici.
_ Heu…
Je suis sur le c*l… Il est malade… C’est pas possible… Il se trompe… Il se trompe forcément !!!! Il se fout de ma gueule !!! Il m’abandonnait quand je suis petite et a le culot de venir me chercher des années plus tard sous prétexte que je serai comme lui !!!
_ Mais… Là-bas, c’est Adam ?
_ Oui, un homme de confiance.
_ Un homme !! Vous êtes des… Bêtes !
_ Nous. Nous sommes des bêtes.
_ Nan… Nan, je ne suis pas comme toi… Tu mens !!… Tu…
_ Ava…
Je n’ai pas le temps de comprendre que je me sens partir, emport par l’obscurité…
Adam
Alors que je remonte dans le couloir, la porte du bureau s’ouvre et je vois Darcy portant sa fille dans ses bras.
_ Oh… Elle sait tout, je suppose.
_ Effectivement. Je ne savais pas trop comment lui dire. Alors, je lui ai simplement dit de regarder par la fenêtre.
_ Mmm… Comment a-t-elle réagi ?
_ Et bien, elle a d’abord été étonner… Puis, elle a dit que nous étions des bêtes… Et enfin, quand elle a assimilé la chose… Plus personne.
_ Elle serait peut-être mieux dans un lit.
_ Effectivement… Si tu veux bien m’ouvrir la porte. Dit-il en désignant une porte un peu plus loin.
J’acquiesce et pars l’ouvrir, il entre dans celle-ci et dépose cette beauté dans le lit… On dirait un ange qui dort… p****n, mais je deviens suicidaire ou quoi ? Son père ressort et je ferme la porte.
_ Reste ici. Quand elle se réveillera, préviens-moi.
_ Je dois faire le pied de grue ?…
_ Je te demande de surveiller la porte de la chambre de ma fille. Est-ce que cela est si insignifiant pour toi ?
_ Non… Bien sûr que non… Je ne bougerais pas.
Il me fixe durant quelques seconds. Puis, tourne les talons et repart jusqu’à son bureau. Je reste deux heures à attendre devant cette fichue porte. À attendre que madame se réveille. Si elle veut, je peux la réveiller avec un b****r. Et plus si affinité…
_ Hey, Adam… Qu’est-ce que tu fais ici, tout seul, dans ce couloir ?
_ Je travaille.
_ Tu travaille ? T’es sérieux ?
_ L’alpha m’a demandé de veiller sur sa fille. Alors, je veille.
_ Mmm… Et donc, tu ne peux pas bouger d’ici ?
_ Nan.
_ Tu veux que je t’aide à te détendre ? Me propose-t-elle en se rapprochant de moi.
_ Non, je n’ai pas besoin d’être détendu.
_ Tu es sur… Tu m’as l’air très tendu… Dit-elle en posant sa main sur mon entre-jambe.
_ Valia !! Ça suffit !!
_ Tu sais, la journée. Il n’y a personne qui vient ici. Et l’alpha reste toujours enfermé dans son bureau le lundi.
_ Valia… Arrête !!!! Dis-je en saisissant sa main qui commençait déjà à baisser ma braguette.
_ Oh ce que tu n’es pas drôle !! J’aimerais bien goûter à la tienne.
_ Grrrr…. Tu commences à m’énerver.
_ Mmm… Je les aime dur… Grosse et tendu.
_ Pas avec moi.
_ Dommage… J’avais tellement envie de te la s***r.
_ Valia, tu deviens vulgaire.
_ Mais chérie. Je ne suis qu’une petite louve soumise. Un peu trop seul à mon goût.
_ Je n’aime pas passer après les autres… Et encore moins avec les chiennes en chaleurs.
_ Tu ne sais pas ce que tu rates, chérie. Je sais faire beaucoup de choses et j’accepte tout.
_ C’est bien ce que je dis. Tu n’es qu’une chienne en chaleurs !! Va prendre une douche froide.
_ Je préférerais prendre ta queue.
_ Ne compte pas là-dessus.
_ Mmm… Si tu changes d’avis… Tu sais où me trouver…
_ Casse-toi.
Elle s’éloigne à regretter et disparaît de ma vue. Pauvre fille. Ce ne doit pas être évident d’être considéré comme la p**e du village. Tous les hommes célibataires se la tapent. Si tu as envie de te vider les couilles, va voir Valia. Personnellement, je n’ai jamais eu envie d’aller la voir. Sachant que la meute tient en compte une vingtaine d’hommes célibataires. Qui, je le sais, se soulage tous avec elle. Et le fait que je ne suis pas allé la voir semble être un défi pour elle. Il lui arrive souvent de venir me voir pour me proposer une partie de jambes en l’air. Tss… Je tourne légèrement la tête quand j’entends du bruit derrière la porte. Enfin, elle émerge. C'est pas trop tôt.