MMM. à M. Vilhem« Monsieur, je vous écris, et peut-être j’aimerais mieux ne pas vous écrire ; peut-être déchirerai-je cette lettre aussitôt qu’elle sera terminée. J’ai lu vos ouvrages, monsieur, et il m’a semblé qu’il m’était donné d’y voir bien des choses que tout le monde n’y voit pas, il m’a semblé que certaines pages, qui exprimaient si bien des idées et des douleurs confuses qui m’ont si souvent traversé le cœur, avaient été écrites exprès pour moi. Il m’a semblé que ces livres, destinés à tous, n’étaient réellement à leur adresse que dans mes mains. Je les sais presque par cœur ; je les relis à chaque instant ; quand je suis triste, je sais où trouver les passages où il y a une tristesse semblable à la mienne, je les relis, je pleure avec vous, et je me sens consolée ; ma tristesse m