IIITout à coup le temps redevint beau, le ciel reprit ces teintes d’un bleu sombre qui appartiennent à la fin de l’automne ; de gros flocons de nuages entourèrent l’horizon comme d’une ceinture d’argent. On se serait cru dans l’été, sans l’odeur du safran qu’exhalaient les bois, sans l’aspect triste des arbres presque entièrement dépouillés, sans le calme de l’air qui fait de chaque journée d’automne une soirée d’été de douze heures. Il n’y avait plus dans les arbres que des pinçons et des mésanges à tête bleue ; les quelques fleurs qui avaient résisté aux premières gelées étaient petites, décolorées, et aucun insecte ne venait bourdonner autour d’elles, ni s’enfoncer et se rouler dans leur calice. L’espérance et le souvenir ont le même prisme ; – l’éloignement. Devant ou derrière nous, n