WILKIE COLLINS
Wilkie Collins était en avance sur son temps, tant sur la plan littéraire que dans sa vie privée. Refusant de se marier et vivant avec une veuve tout en ayant trois enfants d’une autre femme, il avait en effet un mode de vie qui ne cadrait pas avec les moeurs de l’époque. Cible de la morale publique, il utilisa sa plume à maintes reprises pour défendre ses opinions, faire valoir entre les lignes son point de vue. Son oeuvre est ainsi traversée par une critique sociale forte qui visait notamment à interroger les fondements idéologiques d’une société victorienne dont il supportait mal l’hypocrisie. Il est vrai que la société britannique du XIXe siècle, d’une conservatisme puissant, n’était réputée ni pour sa tolérance ni pour sa flexibilité, les cadres sociaux de l’époque étant d’une rigidité exemplaire. En témoignent notamment les lois sur le mariage dont il est ici question, des lois qui institutionnalisent l’infériorité supposée de la femme. Car Collins, chose rare, était un féministe, qualité, au-delà de son génie littéraire incontestable, que le lecteur découvrira dans les pages qui suivent.
FVE