Je l’avais prise dans mes bras, et sous l’aiguillon, sous l’angoisse de mes remords, leur étreinte convulsive la tenait à demi-étouffée. Oui ! mes remords ! Le pâle désespoir empreint sur le visage de Walter, alors que, dans le pavillon d’été, à Limmeridge, mes cruelles paroles lui allaient au cœur, me réapparaissait comme un silencieux et insupportable reproche. J’avais montré de la main, à cet homme que ma sœur aimait, le chemin qui, pas à pas, le conduisait hors de son pays, l’éloignait de toutes ses affections. Entre ces deux jeunes cœurs, je m’étais placée, inflexible, pour les séparer à jamais l’un de l’autre, – et, en témoignage de ce que j’avais fait alors, leurs deux existences gisaient, pour ainsi dire, à mes pieds, écroulées, perdues à jamais. Oui, j’avais fait tout ceci, et je