— Ulrica, dit Cédric, que cet appel avait attendri, as-tu supporté l’existence à travers tant de misères pour t’abandonner au désespoir, quand tes yeux sont ouverts sur le crime et que le repentir peut être pour toi une consolation ? — Cédric, répondit Ulrica, tu connais peu le cœur humain. Pour agir et penser comme je l’ai fait, il a fallu l’amour effréné du plaisir mêlé à une soif ardente de vengeance, et la conscience orgueilleuse de pouvoir la mettre à exécution. Ce sont là des passions trop enivrantes pour que le cœur humain les ressente et conserve la force de les combattre. Cette force a succombé depuis longtemps ; la vieillesse n’a pas de plaisirs, les rides n’ont aucune influence ; la vengeance elle-même s’évapore en malédictions impuissantes. Alors vient le remords avec toutes s