Chapitre 10 L e chevalier Déshérité n’eut pas plutôt regagné son pavillon, que les écuyers et les pages vinrent lui offrir leurs services pour le désarmer, lui apprêter des habits de rechange, et l’engager à prendre un bain. Leur zèle en cette circonstance était peut-être aiguisé par la curiosité ; car chacun désirait savoir quel était ce chevalier qui avait moissonné tant de lauriers et qui, cependant, avait refusé, même sur l’ordre du prince Jean, de lever sa visière et de décliner son nom. Mais l’officieuse curiosité des pages ne fut pas satisfaite. Le chevalier Déshérité refusa ces offres d’aide, excepté celles de son propre écuyer ou yeoman, homme d’un aspect rustique, qui, enveloppé d’un manteau de feutre foncé, la tête et la figure à moitié cachées sous un bonnet de fourrure noire,