Un domestique apparut dans la porte et annonça : « Madame est servie. » Le dîner fut banal et gai, un de ces dîners où l’on parle de tout sans rien dire. Duroy se trouvait entre la fille aînée du patron, la laide, Mlle Rose, et Mme de Marelle. Ce dernier voisinage le gênait un peu, bien qu’elle eût l’air fort à l’aise et causât avec son esprit ordinaire. Il se trouva d’abord contraint, hésitant, comme un musicien qui a perdu le ton. Peu à peu, cependant, l’assurance lui revenait, et leurs yeux, se rencontrant sans cesse, s’interrogeaient, mêlaient leurs regards d’une façon intime, presque sensuelle, comme autrefois. Tout à coup, il crut sentir, sous la table, quelque chose effleurer son pied. Il avança doucement la jambe et rencontra celle de sa voisine qui ne recula point à ce contact.