Face à elle, devant le miroir fissuré de sa déplorable salle de bain, elle fit la promesse de ne jamais plus aimer.
Plus de larmes n'encombreraient ses jolis yeux noisettes. Elle les avait déjà toutes combattues et épuisées.
Elle ne s'en rendait pas compte mais son passé la transformait peu à peu en un personnage triste et aigri.
Elle, c'était Lola, aussi charmante que son prénom. Mais hélas, son cœur ne l'était plus.
Amie des contes de fées elle espérait peut-être que son miroir réponde à son charme "Que vais-je faire de moi ?" demanda-t-elle à sa glace d'un air poignant. Je suis condamnée à vivre sans amour, sans passion, sans... ils ont détruit mon innocence, rien ne vit plus en moi. Pensa-t-elle avant de s'écrier, "Je te vengerai...." parlant à son âme qu'elle pouvait voir au travers du ciel qui gardait la pluie de son corps.
Le temps passait elle le savait, et ce n'était sûrement pas une peine ardente qui l'empêcherai d'aller travailler.
Elle se doucha, puis s'habilla d'une jupe noire et d'une chemise blanche. Tout ce qu'il y'a de plus basique.
Elle avait choisie le métier dont elle avait toujours rêvé. En effet, elle travaillait depuis peu pour la très célèbre WILSON COMPANY. Cette compagnie fut fondée en 1848, et était spécialisée dans la vente d'accessoires de modes; des bijoux aux lunettes de soleil, la compagnie avait toujours su faire briller les yeux de leurs clients.
Lola était dans la branche de création. Elle se chargeait de créer, modifier et enrichir les délices de la compagnie.
Mais pourtant ce jour là, deux heures plus tard, sur les lieux de travail, l'idée de créer et d'animer les bijoux ne la réanimait pas. Son esprit était ailleurs et arpentait son passé de long en large. Etant intrigué par le comportement de Lola, le président de l'entreprise, Adrian, demanda à la voir.
Sa silhouette qui en faisait rêver d'autres se laissait aller vers le bureau du patron.
"Je vous écoutes." S'exclama-t- il, à peine fut elle entrée dans son bureau.
Adrian était depuis quatre ans déjà, héritier de l'entreprise familiale. Il avait 32 ans et répondait aux fantasmes de presque toutes les femmes. Beau, musclé, riche et intelligent.
"Désolé monsieur mais c'est vous qui avez demandé à me voir dans votre bureau alors... je comprend pas..."
"Vous semblez être mentalement épuisée depuis quelques semaines. Les clients demandent quelque chose de nouveau et vous n'aviez rien proposer à la dernière réunion. La semaine prochaine... à la même heure, il y'a une autre réunion. Je compte sur vous."
Elle habilla son visage d'un sourire qui n'avait pas lieu d'être tout en hochant la tête, mais Adrian ne s'arrêta point là, "si vous voulez des vacances, faites moi plaisir et vous les aurez."
Lola qui, jamais n'aimait rester des heures sans travailler par peur de se retrouver avec ses vieux démons le fit savoir "Vous savez ce que je penses des vacances monsieur...." d'une voix lourde elle continua "je vais m'en remettre j'ai juste des maux de têtes effroyables depuis quelques semai....."
Adrian qui était stressé de la nouvelle demande et des réclamations de la cliente s'acharna "Alors allez voir un médecin parce que je ne sais pas si vous avez oublié mais je vous ai mis à la tête des créations de cette entreprise."
Lola détestait lorsqu'un homme menait la danse. Que ce soit son patron ou autres, elle avait du mal avec l'autorité masculine en général. Elle demanda alors la permission de prendre congé, puis sortit du bureau pour se rendre dans les vestiaires.
Elle s'hydratait à cause de ces mots qui venaient de gratter le peu de motivation qu'elle avait réussit à avoir ce matin là, lorsqu'une des commères du bureau surgit de nul part.
Excitée, cette dernière Demanda "Alors ? C'était comment?"
Lola détourna son regard du miroir pour faire face à sa collègue "Quoi?"
"C'est bon arrête on le sait tous. Il est comment au lit?"
Mais notre jolie demoiselle détestait aussi les rumeurs sur elle, son visage témoignant déjà d'aigreur s'arma de colère "Crois moi je ne cours pas après les hommes pour l'argent comme vous le faites et si je sortais avec lui je ne me cacherai pas. Malheureusement pour l'instant j'ai mieux à faire de ma vie."
Sur ces mots, elle prit la porte de suite, agacée par toutes ces fantaisies sur elle dans l'entreprise.
Après avoir bossé toute la journée, elle décida de rentrer chez elle. En appuyant le bouton d'appel de l'ascenseur, elle reconnut un parfum, c'était Adrian, il semblait rentrer chez lui lui aussi.
Peut importe, elle ne pouvait se concentrer sur ce qu'il lui disait dans cet ascenseur. Elle a dit... sortir avec Adrian? Elle le regarda une dernière fois, avant de monter dans le taxi qu'elle avait appelé plus tôt.
Adrian, pourrait il être une porte?