Cupid Must Die

Entre Amour Et Haine

Le petit déjeuner était magnifique mais Lola fut rattrapé par des souvenirs qui cherchaient la présence de ses vieux démons.

À ce moment là, les prénoms de quatre jeunes hommes ne cessaient de sortir du néant de ses pensées.

Je dois... écrire chacun de leurs noms dans mon journal... Méditait elle pendant de longs et vagues instants.

Quelle était la raison pour laquelle Lola se refusait d'être heureuse?

Pourquoi chacun de ses pas en avant arrivait avant que le temps ne retourne en arrière?

Pourquoi les roses rouges donnait une beauté au sang de la mort?

Pourquoi le ciel était bleu? Bleu comme les bleus que ces jeunes hommes avaient eu à tatouer sur sa peau.

Mais pourtant, bleu comme les yeux de l'amour, Adrian.

Rien ne semblait avoir de sens pour elle au moment où l'homme face à elle venait en elle de trouver paix et joies.

Car à ce qu'il pouvait laisser entendre, lui aussi avait de vieux démons qui chantaient des musiques qui l'attristaient.

Mais il avait toujours décidé de ne pas rester seul dans son appartement avec eux.

Il travaillait sans cesse attendant sûrement qu'un jour l'amour vienne le délivrer.

Contrairement à Lola qui se rebellait et écoutait les voix menteuses mentir.

Elle essayait de faire le vide de tout, mais plus elle se forçait, plus son cœur battait de rage.

Son regard transperça Adrian qui ne s'imaginait pas ce que la voix dans sa tête disait à ce moment là.

Ils payeront tous pour ce qu'ils m'ont fait, se promit elle. Chaque homme pour lequel j'ai voulu tout reprendre à zéro ne m'a rien apporté d'autre que de la peine. Et toi, tu te dis que tu peux m'avoir... Jamais !

N'allait elle réellement pas s'abandonner au bonheur?

Qu'allait elle faire d'Adrian?

Qu'allait elle faire de ces hommes qui, peut-être à ce moment là regrettaient leurs actions passées et avaient sûrement des familles?

Qu'allait t'elle faire d'elle même? De son travail? De ses rêves? De Jérémie?

Pouvait elle encore aimer?

Son chagrin refusait d'avouer sa faiblesse et criait vengeance.

C'était un dimanche et même les cloches des églises dans la ville ne la ramenaient pas à la raison.

Adrian qui était toujours submergé par le boulot proposa à Lola de passer la journée à ne rien faire d'autre que de suivre des films et manger des fast foods qu'ils avaient commandé.

La présence de Lola emmenait dans sa vie un soulagement, un allègement, un laissé aller saint qu'il caressait chaleureusement.

Et ça, c'était bien avant les souffrances qui allaient bientôt lui faire face.

Car lorsqu'on accepte de ne faire qu'un avec quelqu'un, on partage nos joies mais aussi nos peines?

Allait il donc accepter de porter des fardeaux aussi lourds?

De la haine, de la vengeance, des larmes et des ténèbres?

L'aimait t'il assez pour vaincre cette partie là d'elle?

Aucune de ces questions ne pouvaient encore voir le jour vu qu'il ne savait pas encore à quel point ce point de lamentations était profond.

Pour l'instant, il savourait la mangue de l'amour et elle, elle n'avait encore jamais eu ce genre de moments où elle sentait que quelqu'un s'abandonnait totalement à elle.

Elle avait oublié ce qu'aimer voulait dire mais qui le sait vraiment parmi les Hommes? Combien le savent?

Elle avait sûrement dépendu de quelqu'un au lieu d'aimer et elle avait sûrement fait l'objet d'une attirance plutôt que d'une affection.

L'absence de ses parents puis la mort de ses grand-parents avaient peut-être contribué à la perte de son âme d'enfant.

Mais la journée passait et Lola était partagé.

Sauf que le temps ne l'attendait pas.

Il était déjà 21h que Lola dit à Adrian qu'elle voulait rentrer.

Soit elle était épuisée de se questionner, soit elle ressentait la peur de l'aimer.

Adrian qui la serrait fort contre lui sur le canapé, se redressa 'Déjà ? Tu sais que tu peux passer la nuit ici n'est ce pas?' Peiné, proposa t'il.

Elle retira son corps de la couette 'Je sais, mais je voudrais me reposer et être en forme pour le boulot.' Disait-elle avant de se lever.

Wilson savait très bien qu'elle n'allait pas céder alors il se leva à son tour 'Ok alors j'irais te déposer...' avant de se rappeler de quelque chose 'J'allais oublier, tu as un nouveau bureau à toi toute seule.'

'Quoi?' S'écria t'elle 'Pourquoi?'

'Parce que ton poste requiert que tu occupes un bureau plus grand où tu auras toute l'intimité dont tu auras besoin pour travailler.' Disait-il avant d'ajouter 'je trouves ça assez déplacé que tu partages ton bureau de travail.'

'Alors pourquoi tu ne l'as pas fait plus tôt?'

'Parce que ce n'est pas forcément la responsabilité du PDG de s'occuper de ça.' Dit il avant de prendre route vers chez elle.

Il l'avait déposé avec beaucoup de regret.

Arrivée à destination, elle observa Adrian s'en aller depuis la fenêtre de son appartement, assez contente qu'il ait décidé de ne pas demander au chauffeur de le faire.

Puis, elle se dirigea vers sa salle de bain et fixait son miroir, perdu entre amour et haine.

Le lendemain l'avait trouvé sur son lit maintenu éveillée par ses pesées mais il fallait tout de même qu'elle aille travailler.