Je saluai gravement, et me donnai pour un accordeur d’instruments qu’on avait envoyé chercher à Florence d’une maison de campagne dont j’affectai d’estropier le nom. « Ce n’est point ici. Vous pouvez vous en aller, me répondit sèchement la signora. » Mais en véritable fiancé le cousin vint à mon aide. « Chère cousine, dit-il, votre piano est tout à fait discord ; si monsieur avait le temps d’y passer une heure, nous pourrions faire de la musique ce soir. Je vous en prie ! Est-ce que vous n’y consentirez pas ? » La jeune Grimani eut un méchant sourire sur les lèvres en répondant : « C’est comme il vous plaira, mon cousin. » Veut-elle se divertir de moi ou de lui ? pensai-je. Peut-être de tous les deux. Je m’inclinai légèrement en signe d’assentiment. Alors le cousin, avec une politesse