Chapitre 29 La cérémonie terminée, l’obi se retourna vers Biassou avec une révérence respectueuse. Alors le chef se leva, et, s’adressant à moi, me dit en français : – On nous accuse de n’avoir pas de religion, tu vois que c’est une calomnie, et que nous sommes bons catholiques. Je ne sais s’il parlait ironiquement ou de bonne foi. Un moment après, il se fit apporter un vase de verre plein de grains de maïs noir, il y jeta quelques grains de maïs blanc ; puis, élevant le vase au-dessus de sa tête, pour qu’il fût mieux vu de toute son armée : – Frères, vous êtes le maïs noir, les blancs vos ennemis sont le maïs blanc ! A ces paroles, il remua le vase, et quand presque tous les grains blancs eurent disparu sous les noirs, il s’écria d’un air d’inspiration et de triomphe : Guett é blan