Chapitre 25 Après avoir traversé des halliers et franchi des torrents, nous arrivâmes dans une haute vallée d’un aspect singulièrement sauvage. Ce lieu m’était absolument inconnu. Cette vallée était située dans le cœur même des mornes, dans ce qu’on appelle à Saint-Domingue les doubles montagnes. C’était une grande savane verte, emprisonnée dans des murailles de roches nues, parsemée de bouquets de pins, de gayacs et de palmistes. Le froid vif qui règne presque continuellement dans cette région de l’île, bien qu’il n’y gèle pas, était encore augmenté par la fraîcheur de la nuit, qui finissait à peine. L’aube commençait à faire revivre la blancheur des hauts sommets environnants, et la vallée, encore plongée dans une obscurité profonde, n’était éclairée que par une multitude de feux allu