Chapitre 15 Mon oncle fut outré de l’évasion de l’esclave. Il ordonna des recherches, et écrivit au gouverneur pour mettre Pierrot à son entière disposition si on le retrouvait. Le 22 août arriva. Mon union avec Marie fut célébrée avec pompe à la paroisse de l’Acul. Qu’elle fut heureuse cette journée de laquelle allaient dater tous mes malheurs ! J’étais enivré d’une joie qu’on ne saurait faire comprendre à qui ne l’a point éprouvée. J’avais complètement oublié Pierrot et ses sinistres avis. Le soir, bien impatiemment attendu, vint enfin. Ma jeune épouse se retira dans la chambre nuptiale, où je ne pus la suivre aussi vite que je l’aurais voulu. Un devoir fastidieux, mais indispensable, me réclamait auparavant. Mon office de capitaine des milices exigeait de moi ce soir-là une ronde aux