Chapitre 6 Mon oncle avait fait construire, sur les bords d’une jolie rivière qui baignait ses plantations, un petit pavillon de branchages, entouré d’un massif d’arbres épais, où Marie venait tous les jours respirer la douceur de ces brises de mer qui, pendant les mois les plus brûlants de l’année, soufflent régulièrement à Saint-Domingue, depuis le matin jusqu’au soir, et dont la fraîcheur augmente ou diminue avec la chaleur même du jour. J’avais soin d’orner moi-même tous les matins cette retraite des plus belles fleurs que je pouvais cueillir. Un jour Marie accourt à moi tout effrayée. Elle était entrée comme de coutume dans son cabinet de verdure, et là elle avait vu, avec une surprise mêlée de terreur, toutes les fleurs dont je l’avais tapissé le matin arrachées et foulées aux pie