Chapter 14

2672 Words
XIIIComment d’Artagnan s’aperçut, en retrouvant Porthos, que la fortune ne fait pas le bonheurD’Artagnan franchit la grille et se trouva en face du château ; il mettait pied à terre quand une sorte de géant apparut sur le perron. Rendons cette justice à d’Artagnan, qu’à part tout sentiment d’égoïsme le cœur lui battit avec joie à l’aspect de cette haute taille et de cette figure martiale qui lui rappelaient un homme brave et bon. Il courut à Porthos et se précipita dans ses bras ; toute la valetaille, rangée en cercle à distance respectueuse, regardait avec une humble curiosité. Mousqueton, au premier rang, s’essuya les yeux, le pauvre garçon n’avait pas cessé de pleurer de joie depuis qu’il avait reconnu d’Artagnan et Planchet. Porthos prit son ami par le bras. – Ah ! quelle joie de vous revoir, cher d’Artagnan, s’écria-t-il d’une voix qui avait tourné du baryton à la basse ; vous ne m’avez donc pas oublié, vous ? – Vous oublier ! ah ! cher du Vallon, oublie-t-on les plus beaux jours de sa jeunesse et ses amis dévoués, et les périls affrontés ensemble ! mais c’est-à-dire qu’en vous revoyant il n’y a pas un instant de notre ancienne amitié qui ne se présente à ma pensée. – Oui, oui, dit Porthos en essayant de redonner à sa moustache ce pli coquet qu’elle avait perdu dans la solitude, oui, nous en avons fait de belles dans notre temps, et nous avons donné du fil à retordre à ce pauvre cardinal. Et il poussa un soupir. D’Artagnan le regarda. – En tout cas, continua Porthos d’un ton languissant, soyez le bienvenu, cher ami, vous m’aiderez à retrouver ma joie ; nous courrons demain le lièvre dans ma plaine, qui est superbe, ou le chevreuil dans mes bois, qui sont fort beaux : j’ai quatre lévriers qui passent pour les plus légers de la province, et une meute qui n’a point sa pareille à vingt lieues à la ronde. Et Porthos poussa un second soupir. – Oh, oh ! se dit d’Artagnan tout bas, mon gaillard serait-il moins heureux qu’il n’en a l’air ? Puis tout haut : – Mais avant tout, dit-il, vous me présenterez à madame du Vallon, car je me rappelle certaine lettre d’obligeante invitation que vous avez bien voulu m’écrire, et au bas de laquelle elle avait bien voulu ajouter quelques lignes. Troisième soupir de Porthos. – J’ai perdu madame du Vallon il y a deux ans, dit-il, et vous m’en voyez encore tout affligé. C’est pour cela que j’ai quitté mon château du Vallon près de Corbeil, pour venir habiter ma terre de Bracieux, changement qui m’a amené à acheter celle-ci. Pauvre madame du Vallon, continua Porthos en faisant une grimace de regret ; ce n’était pas une femme d’un caractère fort égal, mais elle avait fini cependant par s’accoutumer à mes façons et par accepter mes petites volontés. – Ainsi, vous êtes riche et libre ? dit d’Artagnan. – Hélas ! dit Porthos, je suis veuf et j’ai quarante mille livres de rente. Allons déjeuner, voulez-vous ? – Je le veux fort, dit d’Artagnan ; l’air du matin m’a mis en appétit. – Oui, dit Porthos, mon air est excellent. Ils entrèrent dans le château ; ce n’étaient que dorures du haut en bas, les corniches étaient dorées, les moulures étaient dorées, les bois des fauteuils étaient dorés. Une table toute servie attendait. – Vous voyez, dit Porthos, c’est mon ordinaire. – Peste, dit d’Artagnan, je vous en fais mon compliment : le roi n’en a pas un pareil. – Oui, dit Porthos, j’ai entendu dire qu’il était fort mal nourri par M. de Mazarin. Goûtez cette côtelette, mon cher d’Artagnan, c’est de mes moutons. – Vous avez des moutons fort tendres, dit d’Artagnan, et je vous en félicite. – Oui, on les nourrit dans mes prairies qui sont excellentes. – Donnez-m’en encore. – Non ; prenez plutôt de ce lièvre que j’ai tué hier dans une de mes garennes. – Peste ! quel goût ! dit d’Artagnan. Ah çà ! vous ne les nourrissez donc que de serpolet, vos lièvres ? – Et que pensez-vous de mon vin ? dit Porthos ; il est agréable, n’est-ce pas ? – Il est charmant. – C’est cependant du vin du pays. – Vraiment ! – Oui, un petit versant au midi, là-bas sur ma montagne ; il fournit vingt muids. – Mais c’est une véritable vendange, cela ! Porthos soupira pour la cinquième fois. D’Artagnan avait compté les soupirs de Porthos. – Ah çà ! mais, dit-il curieux d’approfondir le problème, on dirait, mon cher ami, que quelque chose vous chagrine. Seriez-vous souffrant, par hasard ?… Est-ce que cette santé… – Excellente, mon cher, meilleure que jamais ; je tuerais un bœuf d’un coup de poing. – Alors, des chagrins de famille… – De famille ! par bonheur que je n’ai que moi au monde. – Mais alors qu’est-ce donc qui vous fait soupirer ? – Mon cher, dit Porthos, je serai franc avec vous : je ne suis pas heureux. – Vous, pas heureux, Porthos ! vous qui avez un château, des prairies, des montagnes, des bois ; vous qui avez quarante mille livres de rente, enfin, vous n’êtes pas heureux ? – Mon cher, j’ai tout cela, c’est vrai, mais je suis seul au milieu de tout cela. – Ah ! je comprends : vous êtes entouré de croquants que vous ne pouvez pas voir sans déroger. Porthos pâlit légèrement, et vida un énorme verre de son petit vin du versant. – Non pas, dit-il, au contraire ; imaginez-vous que ce sont des hobereaux qui ont tous un titre quelconque et prétendent remonter à Pharamond, à Charlemagne, ou tout au moins à Hugues Capet. Dans le commencement, j’étais le dernier venu, par conséquent j’ai dû faire les avances, je les ai faites ; mais vous le savez, mon cher, madame du Vallon… Porthos, en disant ces mots, parut avaler avec peine sa salive. – Madame du Vallon, reprit-il, était de noblesse douteuse, elle avait, en premières noces (je crois, d’Artagnan, ne vous apprendre rien de nouveau), épousé un procureur. Ils trouvèrent cela nauséabond. Ils ont dit nauséabond. Vous comprenez, c’était un mot à faire tuer trente mille hommes. J’en ai tué deux ; cela a fait taire les autres, mais ne m’a pas rendu leur ami. De sorte que je n’ai plus de société, que je vis seul, que je m’ennuie, que je me ronge. D’Artagnan sourit ; il voyait le défaut de la cuirasse, et il apprêtait le coup. – Mais enfin, dit-il, vous êtes par vous-même, et votre femme ne peut vous défaire. – Oui, mais vous comprenez, n’étant pas de noblesse historique comme les Coucy, qui se contentaient d’être sires, et les Rohan, qui ne voulaient pas être ducs, tous ces gens-là, qui sont tous ou vicomtes ou comtes, ont le pas sur moi, à l’église, dans les cérémonies, partout, et je n’ai rien à dire. Ah ! si j’étais seulement… – Baron ? n’est-ce pas ? dit d’Artagnan achevant la phrase de son ami. – Ah ! s’écria Porthos dont les traits s’épanouirent, ah ! si j’étais baron ! – Bon ! pensa d’Artagnan, je réussirai ici. Puis tout haut : – Eh bien ! cher ami, c’est ce titre que vous souhaitez que je viens vous apporter aujourd’hui. Porthos fit un bond qui ébranla toute la salle ; deux ou trois bouteilles en perdirent l’équilibre et roulèrent à terre, où elles furent brisées. Mousqueton accourut au bruit, et l’on aperçut à la perspective Planchet la bouche pleine et la serviette à la main. – Monseigneur m’appelle ? demanda Mousqueton. Porthos fit signe de la main à Mousqueton de ramasser les éclats de bouteilles. – Je vois avec plaisir, dit d’Artagnan, que vous avez toujours ce brave garçon. – Il est mon intendant, dit Porthos. Puis haussant la voix : – Il a fait ses affaires, le drôle, on voit cela ; mais, continua-t-il plus bas, il m’est attaché et ne me quitterait pour rien au monde. – Et il l’appelle monseigneur, pensa d’Artagnan. – Sortez, Mouston, dit Porthos. – Vous dites Mouston ? Ah ! oui ! par abréviation : Mousqueton était trop long à prononcer. – Oui, dit Porthos, et puis cela sentait son maréchal des logis d’une lieue. Mais nous parlions affaire quand ce drôle est entré. – Oui, dit d’Artagnan ; cependant remettons la conversation à plus tard, vos gens pourraient soupçonner quelque chose ; il y a peut-être des espions dans le pays. Vous devinez, Porthos, qu’il s’agit de choses sérieuses. – Peste ! dit Porthos. Eh bien ! pour faire la digestion promenons-nous dans mon parc. – Volontiers. Et comme tous deux avaient suffisamment déjeuné, ils commencèrent à faire le tour d’un jardin magnifique ; des allées de marronniers et de tilleuls enfermaient un espace de trente arpents au moins ; au bout de chaque quinconce bien fourré de taillis et d’arbustes, on voyait courir des lapins disparaissant dans les glandées et se jouant dans les hautes herbes. – Ma foi, dit d’Artagnan, le parc correspond à tout le reste ; et s’il y a autant de poissons dans votre étang que de lapins dans vos garennes, vous êtes un homme heureux, mon cher Porthos, pour peu que vous ayez conservé le goût de la chasse et acquis celui de la pêche. – Mon ami, dit Porthos, je laisse la pêche à Mousqueton, c’est un plaisir de roturier ; mais je chasse quelquefois ; c’est-à-dire que quand je m’ennuie, je m’assieds sur un de ces bancs de marbre, je me fais apporter mon fusil, je me fais amener Gredinet, mon chien favori, et je tire des lapins. – Mais c’est fort divertissant ! dit d’Artagnan. – Oui, répondit Porthos avec un soupir, c’est fort divertissant. D’Artagnan ne les comptait plus. – Puis, ajouta Porthos, Gredinet va les chercher et les porte lui-même au cuisinier ; il est dressé à cela. – Ah ! la charmante petite bête ! dit d’Artagnan. – Mais, reprit Porthos, laissons là Gredinet, que je vous donnerai si vous en avez envie, car je commence à m’en lasser, et revenons à notre affaire. – Volontiers, dit d’Artagnan ; seulement je vous préviens, cher ami, pour que vous ne disiez pas que je vous ai pris en traître, qu’il faudra bien changer d’existence. – Comment cela ? – Reprendre le harnais, ceindre l’épée, courir les aventures, laisser, comme dans le temps passé, un peu de sa chair par les chemins ; vous savez, la manière d’autrefois, enfin. – Ah diable ! fit Porthos. – Oui, je comprends, vous vous êtes gâté, cher ami ; vous avez pris du ventre, et le poignet n’a plus cette élasticité dont les gardes de M. le cardinal ont eu tant de preuves. – Ah ! le poignet est encore bon, je vous le jure, dit Porthos en étendant une main pareille à une épaule de mouton. – Tant mieux. – C’est donc la guerre qu’il faut que nous fassions ? – Eh ! mon Dieu, oui ! – Et contre qui ? – Avez-vous suivi la politique, mon ami ? – Moi ! pas le moins du monde. – Alors, êtes-vous pour le Mazarin ou pour les princes ? – Moi, je ne suis pour personne. – C’est-à-dire que vous êtes pour nous. Tant mieux, Porthos, c’est la bonne position pour faire ses affaires. Eh bien, mon cher, je vous dirai que je viens de la part du cardinal. Ce mot fit son effet sur Porthos, comme si on eût encore été en 1640 et qu’il se fût agi du vrai cardinal. – Oh, oh ! dit-il, que me veut Son Éminence ? – Son Éminence veut vous avoir à son service. – Et qui lui a parlé de moi ? – Rochefort. Vous rappelez-vous ? – Oui, pardieu ! celui qui nous a donné tant d’ennui dans le temps et qui nous a fait tant courir par les chemins, le même à qui vous avez fourni successivement trois coups d’épée, qu’il n’a pas volés, au reste. – Mais vous savez qu’il est devenu notre ami ? dit d’Artagnan. – Non, je ne le savais pas. Ah ! il n’a pas de rancune ! – Vous vous trompez, Porthos, dit d’Artagnan à son tour : c’est moi qui n’en ai pas. Porthos ne comprit pas très bien ; mais, on se le rappelle, la compréhension n’était pas son fort. – Vous dites donc, continua-t-il, que c’est le comte de Rochefort qui a parlé de moi au cardinal ? – Oui, et puis la reine. – Comment, la reine ? – Pour nous inspirer confiance, elle lui a même remis le fameux diamant, vous savez, que j’avais vendu à M. des Essarts, et qui, je ne sais comment, est rentré en sa possession. – Mais il me semble, dit Porthos avec son gros bon sens, qu’elle eût mieux fait de le remettre à vous. – C’est aussi mon avis, dit d’Artagnan ; mais que voulez-vous ! les rois et les reines ont quelquefois de singuliers caprices. Au bout du compte, comme ce sont eux qui tiennent les richesses et les honneurs, qui distribuent l’argent et les titres, on leur est dévoué. – Oui, on leur est dévoué ! dit Porthos. Alors vous êtes donc dévoué, dans ce moment-ci ?… – Au roi, à la reine et au cardinal, et j’ai de plus répondu de votre dévouement. – Et vous dites que vous avez fait certaines conditions pour moi ? – Magnifiques, mon cher, magnifiques ! D’abord vous avez de l’argent, n’est-ce pas ? Quarante mille livres de rente, vous me l’avez dit. Porthos entra en défiance. – Eh ! mon ami, lui dit-il, on n’a jamais trop d’argent. Madame du Vallon a laissé une succession embrouillée ; je ne suis pas grand clerc, moi, en sorte que je vis un peu au jour le jour. – Il a peur que je ne sois venu pour lui emprunter de l’argent, pensa d’Artagnan. Ah ! mon ami, dit-il tout haut, tant mieux si vous êtes gêné ! – Comment, tant mieux ? dit Porthos. – Oui, car Son Éminence donnera tout ce que l’on voudra, terres, argent et titres. – Ah ! ah ! ah ! fit Porthos écarquillant les yeux à ce dernier mot. – Sous l’autre cardinal, continua d’Artagnan, nous n’avons pas su profiter de la fortune ; c’était le cas pourtant ; je ne dis pas cela pour vous qui avez vos quarante mille livres de rente, et qui me paraissez l’homme le plus heureux de la terre. Porthos soupira. – Toutefois, continua d’Artagnan, malgré vos quarante mille livres de rente, et peut-être même à cause de vos quarante mille livres de rente, il me semble qu’une petite couronne ferait bien sur votre carrosse. Eh ! eh ! – Mais oui, dit Porthos. – Eh bien ! mon cher, gagnez-la ; elle est au bout de votre épée. Nous ne nous nuirons pas. Votre but à vous, c’est un titre ; mon but, à moi, c’est de l’argent. Que j’en gagne assez pour faire reconstruire Artagnan, que mes ancêtres appauvris par les croisades ont laissé tomber en ruine depuis ce temps, et pour acheter une trentaine d’arpents de terre autour, c’est tout ce qu’il faut ; je m’y retire, et j’y meurs tranquille. – Et moi, dit Porthos, je veux être baron. – Vous le serez. – Et n’avez-vous donc point pensé aussi à nos autres amis ? demanda Porthos. – Si fait, j’ai vu Aramis. – Et que désire-t-il, lui ? d’être évêque ? – Aramis, dit d’Artagnan, qui ne voulait pas désenchanter Porthos ; Aramis, imaginez-vous, mon cher, qu’il est devenu moine et jésuite, qu’il vit comme un ours : il renonce à tout, et ne pense qu’à son salut. Mes offres n’ont pu le décider. – Tant pis ! dit Porthos, il avait de l’esprit. Et Athos ? – Je ne l’ai pas encore vu, mais j’irai le voir en vous quittant. Savez-vous où je le trouverai, lui ? – Près de Blois, dans une petite terre qu’il a héritée, je ne sais de quel parent. – Et qu’on appelle ? – Bragelonne. Comprenez-vous, mon cher, Athos qui était noble comme l’empereur et qui hérite d’une terre qui a titre de comté ! que fera-t-il de tous ces comtés-là ? Comté de la Fère, comté de Bragelonne ? – Avec cela qu’il n’a pas d’enfants, dit d’Artagnan. – Heu ! fit Porthos, j’ai entendu dire qu’il avait adopté un jeune homme qui lui ressemble par le visage. – Athos, notre Athos, qui était vertueux comme Scipion ? l’avez-vous revu ? – Non. – Eh bien ! j’irai demain lui porter de vos nouvelles. J’ai peur, entre nous, que son penchant pour le vin ne l’ait fort vieilli et dégradé. – Oui, dit Porthos, c’est vrai ; il buvait beaucoup. – Puis c’était notre aîné à tous, dit d’Artagnan. – De quelques années seulement, reprit Porthos ; son air grave le vieillissait beaucoup. – Oui, c’est vrai. Donc, si nous avons Athos, ce sera tant mieux : si nous ne l’avons pas, eh bien ! nous nous en passerons. Nous en valons bien douze à nous deux. – Oui, dit Porthos souriant au souvenir de ses anciens exploits ; mais à nous quatre nous en aurions valu trente-six ; d’autant plus que le métier sera dur, à ce que vous dites. – Dur pour des recrues, oui ; mais pour nous, non. – Sera-ce long ? – Dame ! cela pourra durer trois ou quatre ans. – Se battra-t-on beaucoup ? – Je l’espère. – Tant mieux, au bout du compte, tant mieux ! s’écria Porthos : vous n’avez point idée, mon cher, combien les os me craquent depuis que je suis ici ! Quelquefois le dimanche, en sortant de la messe, je cours à cheval dans les champs et sur les terres des voisins pour rencontrer quelque bonne petite querelle, car je sens que j’en ai besoin ; mais rien, mon cher ! Soit qu’on me respecte, soit qu’on ne craigne, ce qui est bien plus probable, on me laisse fouler les luzernes avec mes chiens, passer sur le ventre à tout le monde, et je reviens, plus ennuyé, voilà tout. Au moins, dites-moi, se bat-on un peu plus facilement à Paris ? – Quant à cela, mon cher, c’est charmant ; plus d’édits, plus de gardes du cardinal, plus de Jussac ni d’autres limiers. Mon Dieu ! voyez-vous, sous une lanterne, dans une auberge, partout ; êtes-vous frondeur, on dégaine et tout est dit. M. de Guise a tué M. de Coligny en pleine place Royale, et il n’en a rien été. – Ah ! voilà qui va bien, alors, dit Porthos. – Et puis avant peu, continua d’Artagnan, nous aurons des batailles rangées, du canon, des incendies, ce sera très varié. – Alors, je me décide. – J’ai donc votre parole ? – Oui, c’est dit. Je frapperai d’estoc et de taille pour Mazarin. Mais… – Mais ? – Mais il me fera baron. – Eh pardieu ! dit d’Artagnan, c’est arrêté d’avance ; je vous l’ai dit et je vous le répète, je réponds de votre baronnie. Sur cette promesse, Porthos, qui n’avait jamais douté de la parole de son ami, reprit avec lui le chemin du château.
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