Les trois hommes vidaient l’eau, sans arrêt, au moyen d’écopes. Car chaque montagne liquide les submergeait et je m’attendais toujours, avec une angoisse renouvelée, à ne pas les voir reparaître. Le canot était projeté vers le ciel, avec la vague. Puis, au terme de son ascension, il se posait en équilibre sur sa crête et montrait alors sa quille, noirâtre et luisante. L’espace d’un éclair, on apercevait les trois hommes qui continuaient à évacuer l’eau, avec une hâte frénétique, puis le canot retombait avec eux dans une vallée béante où il semblait s’engloutir. Larsen donna un brusque coup de barre et la goélette vira presque totalement sur elle-même. Ma première pensée fut qu’il abandonnait un sauvetage considéré comme impossible, et j’en frissonnai. Mais je ne tardai pas à comprendre q