LETTRE VIII Delphine à mademoiselle d’AlbémarLouise, qu’ai-je éprouvé ? que m’a-t-il dit ? je n’en sais rien. Je l’ai vu ; mon âme est bouleversée. Je croyais entrevoir une espérance, madame de Vernon me l’a presque entièrement ravie. Pouvez-vous m’éclairer sur mon sort ? Ah ! je ne suis plus capable de rien juger par moi-même. Je reçus hier à Paris, où j’étais venue pour reconduire madame de Vernon, une lettre vraiment touchante de madame d’Ervins. Dans cette lettre, elle me conjurait d’aller chez un peintre au Louvre, où le portrait de M. de Serbellane était encore, et de le lui apporter pour le considérer une dernière fois. Elle me disait : « Je me suis persuadé la nuit passée que ses traits étaient effacés de mon souvenir ; je les cherchais comme à travers des nuages qui se plaçaient