À monsieur A. Hennuyer
Mon cher éditeur,
Napoléon Ier, pour une foule de raisons qu’il serait inutile de rappeler ici, n’a jamais joui d’une grande popularité en Angleterre. Vers le commencement de ce siècle, à la fin d’un dîner offert à des hommes de lettres par un éditeur de Londres, les convives furent donc assez surpris d’entendre le poète Thomas Campbell porter un toast à Bonaparte. Tout le monde se récria. « Vous allez boire à sa santé, dit Campbell, et pour une excellente raison : il vient, de fusiller un éditeur – Palm de Nuremberg. – » Aussitôt les verres furent vidés avec enthousiasme.
Cette plaisanterie de mauvais goût était-elle justifiée ? Je l’ignore. Mais je sais que si l’amphitryon eût ressemblé le moins du monde à certain éditeur de ma connaissance, qui devient l’ami de tous ceux dont il publie les livres, personne n’aurait fait honneur au toast.
C’est pourquoi je vous prie de vouloir bien accepter la dédicace de cette traduction.
William-L. HUGHES.