XV L’éloge funèbre de Tom Cinq ou dix minutes plus tard, Tom barbotait dans l’eau peu profonde de la barre et s’avançait vers la côte la plus rapprochée de l’île. Avant que l’eau eût atteint sa ceinture, il était à mi-chemin. Comme le courant ne lui permettait plus de continuer sa marche, il se jeta à la nage pour franchir les derniers cent mètres, gagna la rive et se mit à courir. Un peu avant dix heures, il atteignit une baie située presque en face de Saint-Pétersbourg. Au-dessous de lui il aperçut le bac, dont la cheminée lançait des jets de fumée. Il dévala le long de la berge, se glissa dans l’eau, fit deux ou trois brassées, grimpa dans le canot arrimé à l’arrière du vapeur et attendit. Bientôt une cloche fêlée résonna et une voix qu’il connaissait bien cria : « Au large ! » Une mi