On n’arriva que tard à Contreuve, où l’on devait bivouaquer, après avoir traversé la route de Châlons à Vouziers et être descendu, par une côte raide, dans le ravin de Semide. Le pays changeait, c’étaient déjà les Ardennes. Et, des vastes coteaux nus, choisis pour le campement du 7e corps, dominant le village, on apercevait au loin la vallée de l’Aisne, perdue dans la fumée pâle des averses. À six heures, Gaude n’avait pas encore sonné à la distribution. Alors, Jean, pour s’occuper, inquiet d’ailleurs du grand vent qui se levait, voulut en personne planter la tente. Il montra à ses hommes comment il fallait choisir un terrain en pente légère, enfoncer les piquets de biais, creuser une rigole autour de la toile, pour l’écoulement des eaux. Maurice, à cause de son pied, se trouvait exempté