Brusquement, à gauche, sur une crête nue, la batterie venait de s’arrêter ; et ce fut l’affaire d’une minute, les servants sautèrent des coffres, décrochèrent les avant-trains, les conducteurs laissèrent les pièces en position, firent exécuter un demi-tour à leurs bêtes, pour se porter à quinze mètres en arrière, face à l’ennemi, immobiles. Déjà les six pièces étaient braquées, espacées largement, accouplées en trois sections que des lieutenants commandaient, toutes les six réunies sous les ordres d’un capitaine maigre et très long, qui jalonnait fâcheusement le plateau. Et l’on entendit ce capitaine crier, après qu’il eut rapidement fait son calcul : – La hausse à seize cents mètres ! L’objectif allait être la batterie prussienne, à gauche de Fleigneux, derrière des broussailles, dont l