CHAPITRE XIMadame Riche, d’ordinaire, assistait aux leçons de ses deux filles, et M. Riche lui-même, qui de sa vie n’avait tenu de livre dans sa main, excepté son paroissien hébraïque, prenait plaisir à entendre sa fille racler la guitare. Il se faisait servir du français, de l’allemand et de l’histoire juste assez pour faire tous les soirs son petit somme sur son fauteuil de chêne et de cannes. Élias, d’ailleurs, au bout de six mois, s’était concilié les suffrages de tous les villageois. Sa santé s’était visiblement raffermie, et, depuis son malaise du premier vendredi soir, il n’avait plus ressenti aucun mal. Il engraissait même à vue d’œil. Toutes les juives du village avaient félicité à plusieurs reprises madame Riche d’avoir été préférée par le jeune maître d’école. En Alsace, les i