CHAPITRE IXIl est des sentiments dont l’homme ne sait se rendre compte et qui le dominent malgré lui. On pourrait appeler ce genre de sentiments la volonté involontaire ou l’instinct de l’âme. La volonté raisonnée est une idée qui, grâce à la réflexion, se détache comme objet, mais le mouvement involontaire subjuguant l’homme, est tellement incarné dans le sujet, que la réflexion la plus mûre ne l’explique et ne saurait l’expliquer. Ce mouvement de l’âme, involontaire, irrésistible, poussa le jeune Élias vers Couronne, avant même qu’il eût le temps de rendre justice à ses qualités intellectuelles. Et, à son tour. Couronne, sans songer au jeune maître d’école qu’elle n’osait pas regarder, eut une envie de coquetterie et s’habilla de manière à pouvoir plaire. Peut-être fut-ce de sa part une