LI Novembre 1880. … Un peu plus de deux ans après. Petit Pierre avait froid. Il pleurait, en se tenant ses deux petites mains, qu’il essayait de cacher sous son tablier. Il était dans une rue de Brest, avant jour, un matin de novembre, sous la pluie fine. Il se serrait contre sa mère, qui, elle aussi, pleurait. Elle était là, a ce coin de rue, Marie Kermadec, attendant, rôdant dans l’obscurité comme une mauvaise femme. Yves rentrerait-il ?… Où était-il ?… où avait-il passé sa nuit ? dans quel bouge ? Retournerait-il au moins à son bord, à l’heure du coup de canon, à temps pour l’appel ? D’autres femmes attendaient aussi. Une passa avec son mari, un quartier-maître comme Yves ; il sortait ivre d’un cabaret qu’on venait d’ouvrir. Il essaya de marcher, fit quelques pas, puis tomba lourd
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