XLIV

351 Words

XLIV Nous nous acheminons tous trois par des sentiers creux, très profonds, qui fuient devant nous sous le couvert des hêtres et qui sont tout pleins de fougères. C’est le soir ; le ciel est couvert, et il fait dans ces chemins une espèce de nuit qui sent le chèvrefeuille. Çà et là sont rangées, au bord, des chaumières grises, très antiques, tapissées de mousse. … Il y en a une d’où part une chanson à dormir, chantée en cadence lente par une voix très vieille aussi : Boudoul, boudoul, galaïchen ! Boudoul, boudoul, galaïch du !… – C’est lui qu’on berce, dit Yves en souriant. Voici chez nous. Elle est à moitié enfouie et toute moussue, cette chaumière des vieux Keremenen. Les chênes et les hêtres étendent au-dessus leur voûte verte ; elle semble aussi ancienne que la terre des chemins

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